«François Hollande se comporte comme un leader social-démocrate à la scandinave»
Décideurs. Un président peut-il et doit-il être «normal» ?

Arnauld Champremier-Trigano. La normalité est antinomique avec la fonction, a fortiori sous la Ve République. Ce positionnement est un choix juste lorsque François Hollande doit faire face à Dominique Strauss-Kahn, dont on découvrira plus tard l’ampleur de son «anormalité». C’est une posture tout aussi légitime lorsqu’il développe cette stratégie lors de sa campagne face à la personnalité envahissante de Nicolas Sarkozy. Il fête sa victoire à Tulles lorsque cinq ans auparavant, Nicolas Sarkozy était au Fouquet’s, effectue ses déplacements en train et prend le contrepied du jet privé. Son erreur sera de ne pas changer de cap après son élection. En continuant à se construire en opposition avec son prédécesseur, il en maintient inconsciemment la stature. François Hollande se comporte comme un leader social-démocrate à la scandinave, ce qui ne convient pas à une société de culture latine et bonapartiste. En outre, la stratégie de la parole rare chère à Jacques Pilhan est inefficace lorsque les outils médiatiques permettent de délibérer et de s’exprimer en temps réel. Ces facteurs obligent à une omniprésence présidentielle indispensable à la présentation d’un président en phase avec son temps.

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