Le plafond de verre ? Anne Méaux l’a crevé dès l’âge de 20 ans à une époque où les femmes influentes se comptaient pratiquement sur les doigts d’une main.

Lorsque la presse évoque Anne Méaux, elle recourt bien souvent à des qualificatifs tels que « la femme qui murmure à l’oreille des patrons », « la patronne des patrons » ou encore « la grande prêtresse de la communication ». Ces surnoms semblent appropriés pour définir une femme puissante qui s’est très tôt imposée dans les arcanes du pouvoir.

Influente à l’Élysée à 20 ans

En 1974, alors qu’elle n’a que 20 ans, la jeune femme passionnée de littérature, de latin et de grec ancien intègre l’équipe de campagne de Valéry Giscard d’Estaing. Une fois élu, le successeur de Georges Pompidou fait venir Anne Méaux à l’Élysée. Sa mission ? Participer à la création d’une cellule d’évaluation qui analyse tout ce que les médias disent sur le président. Promue attachée de presse de l’Élysée en 1976, elle observe son décrochage dans l’opinion puis assiste à sa défaite sur fond de scandale des diamants ou de trahison des chiraquiens. Elle en tire une leçon : les détenteurs du pouvoir ne doivent pas rester isolés et sont dans l’obligation de compter sur des conseillers francs qui n’hésitent pas à « être cash » et à bousculer les certitudes. Ce qui aurait manqué à VGE. Celle qui se définit comme une libérale convaincue s’occupe de la communication de l’ancien chef d’État puis, durant la première cohabitation, conseille le ministre de l’Industrie Alain Madelin. Ce qui lui permet d’étoffer son carnet d’adresses dans le secteur privé.

L’aventure Image 7

En 1988, après la réélection de François Mitterrand, elle s’éloigne de la politique et crée sa société, Image 7, qui gère l’image de nombreux grands patrons à qui elle s’adresse sans filtre ni périphrase. Ce qui plaît, surtout en période de crise. Sa structure très vite incontournable sur la place de Paris accompagne notamment le PDG de la Société générale Daniel Bouton au moment de l’affaire Kerviel mais aussi François Pinault, Anne Lauvergeon, Louis Gallois et une bonne partie des dirigeants du Cac 40.

Son travail auprès de Carlos Ghosn et Arnaud Lagardère redore son blason

En 2017, Anne Méaux replonge dans l’arène politique pour défendre François Fillon. Une mission quasi impossible dans laquelle elle laisse des plumes. Des critiques sur sa trop grande influence ou sur ses méthodes jugées désuètes (notamment sa propension à embaucher quasi uniquement des jolies filles de bonne famille) ternissent sa réputation. Mais Anne Méaux est résiliente et ne tarde pas à redorer son blason. C’est notamment elle qui s’occupe de l’image de Carlos Ghosn après sa fuite du Japon ou conseille Arnaud Lagardère aux prises avec le fonds Amber Capital, très actif pour demander son départ de la tête du groupe.

Associative

Si le parcours d’Anne Méaux peut servir d’exemple, la communicante met aussi ses compétences au service de la cause des femmes. En 2005, elle est à l’initiative de l’association Force Femmes qui aide les plus de 45 ans à se réinsérer professionnellement. 25 000 personnes ont été accompagnées par 1 000 bénévoles dispersées dans 15 antennes régionales. Elle figure également parmi les fondateurs du Women’s Forum for The Economy and Society qui s’impose de plus en plus comme un Davos féminin.

Lucas Jakubowicz

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