Nouveau procès sous le signe du devoir de vigilance. Cette fois, c’est la Poste qui est assignée sur le fondement de la loi de 2017. Son adversaire, le syndicat SUD PTT, reproche au groupe d’employer dans deux de ses filiales des travailleurs sans papiers pour trier et livrer les colis. L’affaire avait démarré en 2020 avec un courrier de mise en demeure adressé par Sud PTT à la Poste.

“Le procès de la honte.” C’est ainsi que le syndicat Sud PTT nomme l’affaire qui l’oppose à la Poste, laquelle a été appelée devant le TGI de Paris mardi 19 septembre. Le syndicat accuse l’entreprise de nier sa responsabilité dans le fait que deux de ses filiales (Chronopost à Alfortville et DPD au Coudray-Montceaux) emploient des centaines de travailleurs sans papiers, et de ne pas adopter de mesures concrètes pour mettre un terme à cela. L’affaire va donner lieu à la première analyse par les juges du fond de la loi sur le devoir de vigilance. Une première très attendue par de nombreuses ONG et associations qui misent beaucoup sur ce texte pour faire constater judiciairement les reproches qu’elles font à certains grands groupes, comme dans l’affaire TotalEnergies en Ouganda notamment. 

Selon Sud PPT, BRT (Bartolini), leader du marché italien du transport de colis et propriété de La Poste française depuis 2019, est lui aussi visé par une enquête de la justice anti-mafia depuis décembre 2022 pour du travail dissimulé et des délits de marchandage. Nicolas Galepides, secrétaire général de la fédération Sud PTT, s’agace : “La poste, ils sont sur une ligne : ‘Il y a le Code du travail, circulez, rien à voir. Deuxièmement, les affaires des fournisseurs, ce n’est pas notre problème.’ Mais ils n’ont pas bien compris la teneur de la loi sur le devoir de vigilance.” De l’autre côté, chez les avocats de l’entreprise sous contrôle de l’État, on dénonce un procès d’intention. Maître Emmanuelle Barbara invoque le flou de la loi sur le devoir de vigilance “dont les termes sont génériques et n’ont pas été précisés par un décret ou une circulaire”. Un argument souvent utilisé pour critiquer le devoir de vigilance à la française. Rendez-vous pris le 5 novembre prochain pour la mise en délibéré du jugement.

Anne-Laure Blouin

 Lire aussi    Justine Ripoll (Notre Affaire à Tous) : "Les ONG veulent aider les juges à préciser le devoir de vigilance"

 Lire aussi    Affaire TotalEnergies : l’action de la coalition jugée irrecevable

Prochains rendez-vous

2 juillet 2024
SAFE
Le nouveau rendez-vous du risk management et de la responsabilité
CONFÉRENCES ● EXPOSITION ● COCKTAIL

25 juin 2024
Leaders League Alliance Summit
L'événement qui rassemble le meilleur du Corporate, du monde juridique et de l'innovation
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER D'AFFAIRES  LEGALTECH SHOW ● REMISE DE PRIX   COCKTAIL 

Voir le site 

02 octobre 2024
Sommet du Droit en Entreprise
La rencontre des juristes d'entreprise
DÉJEUNER ● CONFÉRENCES ● DÎNER ● REMISE DE PRIX

Voir le site »

02 octobre 2024
Rencontres du Droit Social
Le rendez-vous des acteurs du Droit social
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER  

Voir le site »

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024