L’ancien directeur des études de la Fondapol se met à son compte et vient de créer l’Institut Terram, un think tank qui se veut au service des territoires. Pour Décideurs, il revient sur ses ambitions.

Décideurs. Il existe déjà de nombreux think tanks en France. Quel sera l’apport de l’Institut Terram ?

Victor Delage. De nombreuses structures mènent des travaux de grande qualité sur des sujets économiques, politiques et sociaux mais bien souvent à l’échelle nationale. Le regard n’est pas assez porté sur le local. Nous avons vocation à le faire. Ces dernières années, j’ai rencontré de nombreux parlementaires et décideurs issus du secteur privé intéressés par une meilleure compréhension de nos territoires pour revitaliser notre démocratie et stimuler le développement économique. Nos études ont l’ambition de lever ces barrières.

Quelles sont les prochaines études que vous publierez ?

Nous sommes très fiers d’avoir publié la première, déjà disponible sur notre site. Intitulée Réforme territoriale : pour une démocratie locale à l’échelle des bassins de vie, elle a été rédigée par l’ingénieur Jean Coldefy qui préside le conseil scientifique de France Mobilités et par le géographe Jacques Lévy. L’Institut Terram planche, entre autres, sur les sujets suivants : les transfrontaliers, la mobilité dans la jeunesse rurale, les TPE, la responsabilité territoriale des entreprises, le rôle des marques dans l’imaginaire des territoires…

Point important, nous ne comptons pas inonder le marché de rapports et d’études. L’objectif est d’accompagner au maximum nos travaux pour qu’ils aient un impact dans la presse, le monde universitaire, les décideurs publics et privés.

Sur quelle typologie d’experts comptez-vous vous appuyer ?

L’Institut Terram souhaite se distinguer en faisant appel à des experts jeunes qui apportent un nouveau regard sur les grands sujets de société. Je songe par exemple à l’essayiste Raphaël LLorca ou à Salomé Berlioux, fondatrice de Chemins d’Avenirs, ou au géographe Sylvain Manternach. Par ailleurs, nous allons beaucoup nous appuyer sur les connaissances d’universitaires implantés en province.

Le grand public ne comprend pas toujours le fonctionnement d’un think tank. Comment vous financez-vous ?

Il existe deux grandes sources de financement : les subventions publiques et les ressources privées, sachant que la plupart des think tanks optent pour un financement hybride, ce qui est notre ambition. Notre structure est pour le moment trop récente pour toucher de l’argent public mais, c’est une grande fierté, elle attire déjà des entreprises qui font des enjeux territoriaux une priorité. Axa, Engie, la Macif, la Capeb, Havas territoires et d’autres sociétés adhèrent et cotisent déjà à Terram. Ces groupes se sont engagés sur plusieurs années, parfois avant le lancement officiel du think tank. Un geste qui nous honore et prouve que l’Institut Terram répond à un besoin.

Propos recueillis par Lucas Jakubowicz

La soirée de lancement de l'Institut Terram aura lieu le 25 avril à 19h au 16 rue Darcet, 75017 Paris. À cette occasion, Salomé Berlioux et Jérôme Fourquet présenteront en exclusivité les grands enseignements de l’enquête menée par l’Institut Terram et Chemins d’avenirs sur la mobilité géographique et sociale de la jeunesse rurale. Une enquête pour comprendre les paradoxes et les défis de cette jeunesse, victime majeure de l’inégalité des chances. Entre assignation à résidence et appel de l’ailleurs : comment les mobilités des jeunes ruraux sont-elles déterminées par leur lieu de naissance ? Lien d'inscription ici.

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