Benjamin Grundler, le défenseur des dirigeants
Benjamin Grundler est l’un des artisans de la jurisprudence du Conseil constitutionnel relative au principe du non bis in idem, à laquelle il a participé en formulant une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dans les dossiers EADS et Oberthür. Mais ce pénaliste originaire de Grèce, un pays où il séjourne fréquemment, est aussi connu pour être intervenu dans des dossiers majeurs de pénal des affaires : Dassault, Lafarge, Société générale, Petrobras… Il y défend des dirigeants poursuivis pénalement pour corruption. Le mois de décembre 2019 le plonge dans le dossier des « biens mal acquis » qui revient à la barre pour son volet syrien. Il y représente Rifaat el-Assad, le frère de l’ancien président de Syrie. Et récemment, il est parvenu à obtenir un non-lieu dans l’affaire Balkany au profit de l’homme d’affaires libanais Salim Khoury. « Ma femme trouve que je suis sympa », glisse-t-il avec humour comme pour s’excuser de ne pas se livrer sur sa vie personnelle. Force est de constater qu’il a su transformer sa pratique du droit non sans prise de risques, partant d’une formation et d’un début de carrière en M&A pour basculer en pénal, moins lucratif mais plus excitant. Et fonder son propre cabinet en 2011 avec son associé et ami Julien Visconti, qui s’occupe du volet contentieux boursier des dossiers de leur équipe de cinq avocats. Une boutique volontairement réduite pour rester confidentielle. Cette aventure entrepreneuriale a été pensée dès les premières heures de leur stage chez Olivier Metzner. Et pour la suite, « rien n’est jamais acquis », indique avec prudence l’avocat de 39 ans formé en Angleterre. Mais rien n’empêche non plus de miser sur lui.