En s’associant, Sophie Obadia et Mario Pierre Stasi jouaient la carte de l’indépendance et ont manifestement fait le bon choix. Pas étonnant pour un cabinet dans lequel les convictions ne sont jamais loin.
Mario Pierre Stasi et Sophie Obadia se sont rencontrés à la Conférence du stage. Les anciens secrétaires de la promotion 1997 décident progressivement de collaborer sur les mêmes dossiers, comme lors de la défense de Lycatel accusé de blanchiment par le biais des cartes téléphoniques prépayées, chacun des deux avocats défendant son client. Ils obtiennent le non-lieu en 2011. «?Nous travaillons bien ensemble parce que nous n’avons pas de problème d’ego, explique Sophie Obadia. Il n’y a aucun conflit ni d’intérêts ni de personnalité entre nous.?» Les deux associés, unis dans la profession et dans la vie privée, font de leurs liens un atout pour leurs clients. «?Nous sommes très attachés à la notion d’équipe. Les clients connaissent nos liens et savent en tirer avantage.?» C’est le cas par exemple lorsqu’un dirigeant de société sollicite l’un d’eux pour sa défense pénale et qu’il confie à l’autre l’accompagnement de problématiques plus personnelles.

Aux origines
Depuis mars 2012, le cabinet Obadia Stasi propose ses services en toute indépendance. Rien de plus évident pour Sophie Obadia qui, après avoir été formée par Hervé Témime, a fondé son propre cabinet en 1998. Pour Mario Pierre Stasi, qui a débuté chez Mignard Teitgen puis aux côtés d’Olivier Metzner, le travail dans une équipe d’associés a toujours été favorisé. Il exerce ainsi quatorze ans dans le cabinet fondé par son père, Mario Stasi, et participe à la croissance de Stasi et Associés. Par la suite, il lui est apparu logique de créer sa propre structure.

Mario Pierre Stasi prolonge cet héritage en droit pénal des affaires sur des dossiers impliquant des personnalités de la politique ou de l’économie française. Avec son associée, il obtient la condamnation du Canard enchaîné et d’Atlantico (qui fournit à l’hebdomadaire une plate-forme web pour ce scoop) pour captation illicite et enregistrement des propos du publicitaire Jean-Michel Goudard. Une audience menée en toute discrétion par stratégie procédurale dans le cadre plus global du dossier Sarkozy/Buisson. «?Nous intervenons souvent au dernier moment dans les dossiers de droit des mœurs, à la frontière entre la protection de la vie privée et la liberté de la presse par exemple?», commente Sophie Obadia.

95 % des affaires qui arrivent au cabinet trouvent leur origine dans le droit pénal. Obadia Stasi «?n’est pas un cabinet composé seulement de pénalistes?», précisent les associés, mais «?un cabinet de contentieux de crise avec une dominante pénale?». C’est le cas pour la grande majorité des dossiers, qui couvrent le droit pénal des affaires, le droit des médias, la responsabilité civile professionnelle, surtout médicale, et les droits de la personnalité (comme la vie privée). Pour l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) par exemple, le cabinet intervient dans des cas d’homicides involontaires ou de recherche de la faute pénale lorsqu’une victime porte plainte contre un professionnel de santé. Le cabinet accompagne aussi un ancien président de l’Agence du médicament dans le médiatique procès du Mediator. «?C’est du droit médical mais nous appliquons les principes du droit pénal pour ces dossiers qui n’ont de particulier que le secteur d’activité?», précise Mario Pierre Stasi.

Les clients d’Obadia Stasi viennent aussi de confrères, français bien sûr, qui ne craignent pas une captation de clientèle, mais aussi étrangers : luxembourgeois, pour du droit pénal fiscal, canadien, pour des faits d’abus de biens sociaux ou de banqueroute, etc. Le cabinet est souvent référencé dans les ambassades, comme celle du Canada en France, ce qui lui vaut de défendre la touriste canadienne face à plusieurs policiers du quai des Orfèvres poursuivis pour viol.

Liberté
L’exercice du métier d’avocat est pour les deux associés une passion. Aux côtés de certains de leurs clients qui luttent pour une cause, ils s’engagent. C’est le cas en faveur de l’évolution de la réglementation sur la sécurité des manèges forains auprès de plusieurs familles de victimes. C’est le cas également au sein de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) pour laquelle Mario Pierre Stasi était d’abord responsable des affaires juridiques et dont il est aujourd’hui vice-président. «?Nous travaillons sur les dossiers médiatiques bien sûr, comme celui impliquant Dieudonné, mais pas seulement, puisque nous sommes aux côtés des victimes les plus isolées?», explique l’avocat, qui exerce alors bénévolement. Mécènes, ils le deviennent aussi auprès du Prix du Style, une distinction littéraire. «?Notre liberté nous permet de ne pas mettre nos centres d’intérêt personnels de côté?», se réjouit Sophie Obadia.

Pascale D'Amore


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