Depuis l’arrivée de Jean-Jacques Raquin en novembre 2011, le cabinet a accueilli pas moins de huit nouveaux associés. La succession de Thierry Lacourte et Jean-Claude Balas est assurée.
La réputation de Lacourte Balas, renommé récemment Lacourte Raquin Tatar, n’est plus à faire. D’autant que ce fin spécialiste du droit immobilier, de la fiscalité et du contentieux a maintenant intégré une pratique reconnue en fusions-acquisitions.

Des fondateurs soucieux de l’avenir
Lorsqu’ils s’associent, les deux experts, Thierry Lacourte, précédemment notaire, et Jean-Claude Balas, ancien de l’administration fiscale, ont dès 1993 pour ambition de bâtir un des cabinets les mieux implantés en droit immobilier et fiscalité. Les fondateurs se constituent un panel de clients aux grands noms, Allianz ou Hines par exemple, qui resteront fidèles à la structure au fil de sa croissance.
Vingt ans plus tard, la question du redéploiement du cabinet se pose, au bon moment. Constatant l’écart d’âge important entre les associés les plus jeunes et les fondateurs, Thierry Lacourte et Jean-Claude Balas proposent à Jean-Jacques Raquin de prendre la succession de leur cabinet. Associé chez Gide, dont il a assuré la gestion entre?1999 et?2003, il allie l’expertise en immobilier et l’expérience du management. C’est ainsi que Jean-Jacques Raquin décide, à 54 ans, de quitter la maison dans laquelle il a exercé durant trente ans. Il rejoint Lacourte Balas accompagné de deux jeunes talents, Damien Grosse et Alexis Le Lièpvre – promus associés dans la foulée – et non sans un solide portefeuille de clients comme Unibail-Rodamco, Altarea-Cogedim ou Vinci. «?La grande majorité d’entre eux me sont restés fidèles?», confie l’intéressé.
Cette décision est le fruit d’une sollicitation empreinte de défis. Jean-Jacques Raquin servira de trait d’union entre les fondateurs, les jeunes associés et les nouveaux arrivants, avec pour but clairement énoncé de renouveler les générations. «?Très fier de cette mission confiée par Thierry Lacourte et Jean-Claude Balas, je me suis engagé très rapidement dans la constitution d’une nouvelle lignée?», explique-t-il. S’appuyant sur son expérience d’associé dirigeant chez Gide, il se donne plusieurs objectifs : rester sans cesse à l’écoute des associés, pour s’assurer de leur fidélité, adapter leurs besoins à ceux des clients, puisque l’avocat grandit avec eux, et, enfin, maintenir un équilibre entre proximité avec le client et formation des plus jeunes. «?Même sur nos plus gros dossiers, nous conservons une équipe restreinte. Pour la conclusion de l’accord de joint-venture relatif à Thalys entre la SNCF et les chemins de fer belges par exemple, la mobilisation de deux associés et un collaborateur senior a permis de répondre aux exigences de notre client, la SNCF, tout en mobilisant le temps de travail d’un nombre limité d’avocats rodés?», précise Serge Tatar, nouveau co-managing partner de Lacourte Raquin Tatar.

La vague de la pérennité
Serge Tatar, Jean-Jacques Raquin en connaît l’expertise en M&A. Les deux hommes se connaissent bien. Jeune associé chez Gide, Serge Tatar seconde déjà Jean-Jacques Raquin dans ses missions à la tête du cabinet. Il travaille notamment au système de reporting. Au sein du département M&A, qui compte pas moins de dix-sept associés, il embrasse la mission de coordinateur. Créée par Jean-Jacques Raquin, cette dernière consiste à assurer la cohésion dans l’équipe (relations avec le management, gestion de la clientèle, de la politique d’association et des conflits d’intérêts). Jean-Jacques Raquin explique son choix : «?J’avais pu apprécier les qualités d’expert de Serge et sa propension à diriger des équipes. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité qu’il nous rejoigne.?» De son côté, Serge Tatar a connu plusieurs propositions : «?Il a fallu que je prépare plusieurs business plans pour des cabinets anglo-saxons qui me chassaient pour m’apercevoir que la meilleure voie pour moi et mes clients était de rejoindre mon ancien associé.?»
Serge Tatar est accompagné de deux de ses associés M&A, Renaud Rossa et Nicolas Jüllich. L’équipe complète ainsi une base de clientèle issue de l’immobilier avec des institutions du secteur industriel et financier comme SNCF, BNP Paribas ou Oddo & Cie et forme le nouveau pôle M&A de la structure. Une «?opération plus séduisante que de rejoindre un groupe d’associés déjà constitué, avec leurs habitudes, ou de diriger une équipe d’avocats dont on ignore les méthodes de travail?», souligne Serge Tatar.
Immédiatement après sa propre arrivée, Jean-Jacques Raquin avait également perçu le besoin de renforcer l’équipe en droit public et urbanisme. Grâce à des recommandations récoltées auprès de ses anciens associés, il contacte un ex-avocat aux Conseils qui exerce en indépendant : après plusieurs collaborations fructueuses, Vincent Guinot intègre pleinement le cabinet début 2012.

La continuité
Pour mener à bien le projet de pérennisation du cabinet, c’est donc un duo formé par Jean-Jacques Raquin et Serge Tatar qui arrive à sa tête. Poursuivant l’œuvre des fondateurs, les nouveaux co-managing partners font de la continuité la priorité de leurs fonctions, un axe de leur mandature : «?Avec une durée de mandat indéterminée, nous inscrivons dans nos statuts l’importance de la continuité. Nous ne remettons pas en jeu notre mandat à échéance régulière, mais nous nous remettons en cause tous les jours !?» Jean-Claude Balas lui-même, toujours présent au cabinet, a décidé de retirer son nom de la marque. Une belle preuve d’abnégation.

L’héritage gidien

La vague des arrivées en provenance de chez Gide a en réalité débuté en 2010 avec Sébastien Bonnard. Il choisit le développement stratégique de sa pratique en arbitrage dans un cabinet où les grands contrats de construction forment un pilier de l’activité. Un pari réussi, notamment lorsque Sébastien Bonnard remporte un important dossier d’arbitrage pour un État d’Afrique de l’Ouest contre un sidérurgiste d’envergure mondiale.
Lacourte Raquin Tatar a bien conscience qu’il n’est pas fréquent qu’un cabinet regroupe tant d’anciens d’une autre structure. «?De nombreux associés en provenance de Gide nous ont rejoints. Cela s’explique parce que notre cabinet a une excellente réputation en droit immobilier, litigation et maintenant M&A. Les avocats qui nous connaissent savent que nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes méthodes de travail et les mêmes ambitions?», admet, lucide, Jean-Jacques Raquin. Cet héritage gidien est complètement assumé par chacun des avocats issus du géant français qui est aussi le lieu de partage des valeurs traditionnelles de la profession. Autre héritage : les associés de Lacourte Raquin Tatar adhèrent tous au système du lockstep. Inspirée de la pratique de Jean Loyrette et Philippe Nouel, ce mode de fonctionnement induit exigence, cohésion et cohérence entre les acteurs tout autant qu’humilité et uniformité dans l’excellence. Les arguments des détracteurs de ce système de rémunération ne dérangent pas les associés, convaincus de leur choix. «?S’il est vrai que nous ne sommes pas rémunérés à hauteur de notre chiffre d’affaires mais suivant des grilles d’ancienneté, nous sommes ainsi tous solidaires dans notre exercice professionnel et pour le développement du cabinet. L’engagement dans la structure impose la cohérence entre nos activités, puisque nous sommes tous tirés vers le haut?», indique notre tandem. La cohérence est enfin celle du niveau de rentabilité des matières, sur lesquelles ils ont décidé de se concentrer. Une clause de sortie est tout de même prévue pour l’associé dont la contribution serait trop déséquilibrée par rapport au groupe.
Un business plan solide
Ce fort ADN gidien de la nouvelle équipe participe de l’ambition d’établir un des principaux cabinets d’affaires parisiens. Pour autant, le développement reste mesuré. «?Nous ne voulons pas suivre le modèle full service, analysent les associés dirigeants. La force de notre projet est la cohérence des avocats qui constituent le groupe et des matières qu’ils traitent ensemble. D’où l’importance pour nous de conserver une équipe resserrée, tout en couvrant l’intégralité des questions qui se présentent dans notre spécialité.?»

Longueur d’avance
C’est ainsi que l’équipe s’est renforcée en contentieux et arbitrage, et que le pôle M&A a été constitué. Pas question de s’ouvrir au droit de la concurrence ou à la propriété intellectuelle par exemple. En revanche, des compétences en financement sont vivement recherchées. Puisque les synergies avec les matières du cabinet sont nombreuses, les demandes d’expertise dans ce domaine sont de plus en plus fortes. En effet, la conjoncture économique a multiplié les modes de financement innovants pour la réalisation des opérations, induisant le développement d’une certaine créativité pour les spécialistes. «?Dans nos métiers, nous devons sans cesse être de plus en plus créatifs, explique Jean-Jacques Raquin. Ce que nous avons créé il y a quelques années, les clients savent à présent le faire. Nous devons être là où ils ne peuvent être, avoir une longueur d’avance.?» Un spécialiste du financement, qui répond à ces exigences, devrait les rejoindre dans peu de temps. Et du temps, le cabinet s’en est maintenant ouvert les portes.

Pascale D’Amore

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