Antoine Leccia, président d’Adivini, revient sur les projets stratégiques du groupe et leurs impacts.
Décideurs. Présentez-nous en quelques mots votre entreprise
Antoine Leccia.
Aujourd’hui Advini réalise un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros et emploie plus de 650 salariés. Pour en arriver là, le groupe a, au fil des années, fait l’acquisition de plusieurs grandes maisons de vin. Outre le domaine détenu par la famille Jeanjean dans le Languedoc, Advini est également composé de la maison Laroche à Chablis, celle d’Ogier située dans la vallée du Rhône, d’un domaine en Provence avec la famille Gassier et dans le Roussillon avec celui dirigé par la famille Gazes ainsi que dans le Sud-Ouest et à Bordeaux avec respectivement le chateau Rigal et la maison Antoine Moueix. Cette politique de croissance externe nous a ainsi permis de passer en quelques années d’une entreprise ayant un rayonnement local à une société d’envergure nationale. Je tiens, en outre, à préciser que chacune de ces sept maisons est dirigée par une personne originaire de la localité, totalement impliquée dans son activité. C’est une véritable force pour Advini car ils connaissent chaque arpent de terre et de vignes de leur région.

Décideurs. Comment s’est développé Advini ?
A. L.
Advini est une entreprise familiale très attachée à son ancrage régional. Notre développement s’appuie sur l’engagement très fort de nos équipes. Les managers qui gèrent les vignobles bénéficient, à ce titre, de notre entière confiance. Preuve en est, ils ont pu entrer au capital du groupe. Pour financer notre croissance, nous avons également fait le choix de nous introduire en Bourse. Ce triangle « actionnaire familial, manager et marché financiers » nous permet ainsi d’associer la dynamique entrepreneuriale d’une société à taille humaine à l’exigence financière des plus grands groupes. Les managers sont ceux qui pilotent les activités de l’entreprise. En leur donnant accès au capital, nous leur offrons la possibilité de travailler dans la sérénité et de s’inscrire sur le long terme. Cette confiance est d’autant plus importante que les résultats de nos investissements se mesurent généralement sur une période allant de trois à vingt ans. Lorsque nous rachetons une propriété, nous devons la redresser, lui redonner son lustre d’antan ou lui apporter une plus grande notoriété. Tout cela prend du temps : ce n’est, en effet, qu’après quelques millésimes que ce travail va pouvoir être valorisé.

Décideurs. Quel est le positionnement d’Advini ?
A. L.
Nous avons vocation à produire des vins d’excellence et à développer nos activités de négoce dans les régions ou nous disposons déjà d’une présence importante. Nous sommes les ambassadeurs des régions, du terroir français. Nos maisons de vin ont une âme et notre volonté est de la faire perdurer. Nous avons l’intime conviction que sans authenticité, nos vins seraient voués à disparaître. Aujourd’hui nous disposons également de deux vignobles à l’étranger, l’un en Afrique du Sud et l’autre au Chili. Ces maisons sont gérées également par « des locaux ». Leur développement s’appuie sur les mêmes méthodes et les mêmes valeurs que celles appliquées en France.

Décideurs. Quelles sont vos stratégies de développement à moyen terme ?
A. L.
Nous souhaitons continuer à développer notre structure commerciale et marketing. Historiquement, la famille Jeanjean communiquait très peu. Or, vous pouvez faire des vins magnifiques, mais si vous êtes le seul à le savoir, alors vous n’en vendrez pas. Notre ambition est de créer une force de vente commune capable de proposer l’ensemble des vins du groupe. Notre équipe commerciale est donc passée de dix à cent personnes en près de dix ans. Pour piloter ce projet, il convient toutefois de trouver le juste équilibre entre l’autonomie que nous souhaitons laisser aux domaines viticoles et les besoins des marchés. Je pense que ce pari est tenu.

Décideurs. Certains vous prêtent de nouvelles velléités d’acquisition. Est-ce vrai ?
A. L.
Nous réfléchissons, il est vrai, à de nouveau projets de croissance externe. Nous sommes à l’écoute du marché pour faire l’acquisition d’un nouveau domaine ou d’une nouvelle maison de négoce afin de consolider nos positions.
Nous allons, en outre, continuer notre politique de croissance organique avec l’ambition d’améliorer encore notre rentabilité et de poursuivre notre montée en gamme. Pour y parvenir, il sera primordial de continuer à accroître la notoriété de nos maisons de vin.
Nous avons également à cœur d’étendre notre présence à l’international et notamment aux États-Unis et en Chine. Pour ce faire, nous comptons sur le développement de nos outils Web. Nous venons d’ailleurs de faire l’acquisition du Club français du vin, spécialiste depuis quarante ans de la vente par correspondance sur Internet. Le marché mondial du vin représente aujourd’hui un chiffre d’affaires 125 milliards de dollars. Cela vous donne une petite idée de notre marge de développement.

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