Sans surprise au vu des résultats du premier tour, Anne Hidalgo est reconduite à la tête de la capitale. La droite, pour sa part, conforte sa place dans ses bastions tandis que LREM commence à s’installer dans le paysage politique local.

Clivante, cible de nombreux livres à charge… mais réélue confortablement. Anne Hidalgo continuera pendant six ans à siéger dans le bureau naguère occupé par Jacques Chirac, Jean Tiberi et Bertrand Delanoë. Avec 48,49% des voix, elle devance nettement Rachida Dati (34,31%) et Agnès Buzyn (14,87%).

La gauche conforte ses bastions

Forte du ralliement des Verts (10,79%) au premier tour et du soutien déjà acquis du PCF, la liste Paris en commun remporte neuf arrondissements dont Paris Centre, nouvelle entité administrative conquise par Ariel Weil qui récolte 53,32% des suffrages face au LR Aurélien Véron (32,67%) et au député LREM de Paris Pacôme Rupin (14%). Les candidats de gauche peuvent se vanter d’obtenir des résultats plus que satisfaisants dans les arrondissements qu’ils contrôlent déjà. Ainsi, dans les XVIIIe et XIXe, les sortants Éric Lejoindre et François Dagnaud s’imposent avec respectivement des scores de 62% et 67% dans le cadre de triangulaires. Dans une quadrangulaire, Éric Pliez remporte le XXe arrondissement (67%), et prend la mairie à Frédérique Calendra, maire PS sortante ralliée à LREM.

La droite sauve l’honneur

Entre une candidate loin de faire consensus lors de sa désignation et des élus locaux tentés de rejoindre les marcheurs, la droite parisienne partait en "désordre de bataille". Sans compter les dissidences, notamment dans le XVème arrondissement. Finalement, le bilan est globalement positif pour LR. Les troupes menées par Rachida Dati ne gagnent aucun arrondissement, mais elles n’en cèdent aucun à la gauche et un seul aux macronistes puisque la maire ex-LR du Ve Florence Berthout est proche des marcheurs, sans avoir sa carte du parti.

La droite continue à régner sur ses fiefs de l’ouest parisien où ses représentants ont été parfois plébiscités. Outre Rachida Dati élue dès le premier tour dans le VIIe, Francis Szpiner obtient 76,2% dans le XVIe. Le XVe, arrondissement, le plus peuplé de la capitale, est remporté par Agnès Evren (53,23%). LR est à la tête de sept arrondissements et devrait obtenir 60 sièges au Conseil de Paris. Assez pour devenir le principal opposant municipal, ce qui était loin d’être évident il y a quelques mois.

LREM s’implante

Du côté de LREM, la douche peut sembler froide. Dans une ville qui a plébiscité Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, aux législatives et aux européennes, le parti ne remporte pas l’hôtel de ville. La faute notamment à une candidature Griveaux qui s’est avérée un mauvais choix et à la dissidence de Cédric Villani. Mais, à y regarder de plus près, quelques motifs d’espoirs peuvent être avancés. Certes, Agnès Buzyn réalise un plus mauvais score au second tour qu’au premier (17,04% contre 14,87%). Certes l’ancienne ministre de la Santé n’intègre même pas le Conseil de Paris après son score de 13,04% dans le XVIIe (tout comme Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande ou Frédérique Calendra maire du XXe qui recueille 9,22% au second tour). Pourtant, le parti pilier de la majorité remporte lors de sa première tentative le IXe arrondissement où la maire sortante Delphine Burkli portait ses couleurs. Le Ve gardé par Florence Berthout est lui aussi marcho-compatible. Suffisant pour jouer un rôle politique dans la capitale.

Lucas Jakubowicz

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