Critiquée, l'Union européenne est parfois injustement traitée. Et pourtant, elle tourne !

Cela ne fait pas forcément la une des journaux. Mais l’Union européenne s’impose peu à peu comme une puissance qui compte. Commercialement, démocratiquement, diplomatiquement, budgétairement, les choses avancent. Trop rapidement pour certains, pas assez pour d’autres. Mais les progrès sont indéniables. Portée par un couple franco-allemand efficace, l’Union avance ses pions. Prenons le secteur de la Défense. En 2017, le Conseil a adopté le système de Coopération structurée permanente (CSP) qui pose concrètement les bases d’une industrie militaire européenne. De quoi fournir les armées de l’UE qui, rappelons-le, ont quasiment éradiqué la piraterie dans le golfe d’Aden. Une avancée parmi d’autres et une situation qu’il semble important de rappeler à l’approche des élections européennes qui auront lieu en France le 26 mai prochain. Bien entendu, ces progrès sont niés, parfois avec mauvaise foi, par de nombreux partis populistes qui ont fait du repli identitaire leur fonds de commerce.

Rappelons toutefois que les citoyens du Vieux Continent sont conscients des bienfaits de l’Union. Selon le dernier Eurobaromètre mené en 2018, 55 % des Français se déclarent convaincus que l’appartenance à l’UE est une bonne chose. 13 % estiment ­l’inverse. C’est le plus haut niveau d’approbation depuis le ­lancement du baromètre en 1983.

L’Europe des peuples, chère aux pères ­fondateurs, devient une réalité. Que de chemin parcouru depuis la signature de la Communauté économique du charbon et de l’acier en 1951 ! Soixante-huit ans après, de nombreuses réussites méritent d’être rappelées. Elles redonneront du baume au cœur aux europhiles amenés à douter et pourront faire basculer les indécis. Et, pourquoi pas, inviter à réfléchir les plus perplexes qui craignent une perte de souveraineté nationale.

55% des Français déclarent que l'appartenance à l'UE est une bonne chose. Un record depuis 1983

Pourtant, cette montée en puissance ne se fait pas au détriment des États membres. Elle permet à tous de jouer dans la cour des grands en parlant d’égal à égal aux deux superpuissances du XXIe siècle : les États-Unis et la Chine. Sans l’UE, ils seraient, entre autres, contraints de négocier des accords commerciaux en position de faiblesse, d’importer des produits à des tarifs élevés et de voir leurs monnaies nationales affaiblies par des spéculateurs. Une menace qui pèse désormais sur le Royaume-Uni : celui-ci a choisi de jouer son propre jeu. Au risque de perdre gros.

Lucas Jakubowicz

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