Le trentenaire a pris la suite de son père et contribue à transformer le groupe familial en multinationale qui devrait atteindre le milliard de chiffres d’affaires cette année. Son objectif : s’internationaliser en gardant un ancrage local.

Tutoiement obligatoire, numéro de téléphone portable donné à chaque collaborateur, locaux ouverts à tous les visiteurs… Maxime Séché, directeur général de Séché Environnement, se veut un patron de proximité.

Croissance fulgurante

Pourtant, le groupe qu’il dirige n’est plus la TPE des débuts. Initialement spécialisée dans le terrassement, l’entreprise mayennaise a pris dans les années 1980 le virage de l’environnement. La société est active dans la collecte, le tri, la valorisation et le traitement des déchets dangereux et non dangereux, le traitement des gaz industriels, la dépollution, la réhabilitation de sites ou encore la purification de solvants. Pour dire les choses clairement, c’est un business qui marche. "Notre chiffre d’affaires était de 450 millions en 2016 et devrait atteindre le milliard d’euros en 2023. Nous sommes désormais 5 700 collaborateurs contre 1 700 en 2016", se réjouit le patron que rien ne prédestinait à reprendre et développer l’affaire.

Scénario imprévu ?

Certes, comme tout fils de dirigeant d’entreprise familiale, Maxime Séché a très tôt plongé dans le bain. "Mon père n’aimait pas ramener du travail à la maison, mais il était souvent absent, ce qui m’a incité à rechercher pourquoi, mettre le doigt dans l’engrenage", se souvient le trentenaire. "Pendant les vacances je jouais sur le site, j’y ai fait des stages, travaillé comme technicien de surface pendant l’été…" Pour autant, Joël, le père, n’a jamais incité Maxime ou son frère à assurer la continuité à la tête du groupe. "Il déteste toute forme de favoritisme et a toujours été très clair : pour entrer dans le groupe je ne prends pas en compte le lien familial mais la motivation et les compétences."

Côté compétences, Maxime Séché a coché toutes les cases : études à l’Edhec de Lille "où les gens ont au fond du cœur le soleil qui n’est pas dans le ciel", puis passage à la Société générale et chez Rothschild pour exercer notamment dans le M&A. Par la suite, il monte un fonds à destination du secteur des énergies renouvelables puis s’expatrie aux États-Unis afin de lancer une entreprise de software et de monitoring, encore à destination des énergies renouvelables. Pour faire simple, il fait ses preuves et gère sa carrière "au jour le jour".

La Mayenne au cœur

En 2013, son père le prévient : de nombreux départs à la retraite s’annoncent dans le groupe, il faut constituer de nouvelles équipes, c’est une occasion unique de monter à bord. Et de retourner dans sa chère Mayenne. À 29 ans, Maxime Séché saute sur l’occasion, intègre Séché Environnement, en devient DGA en 2015 puis DG en 2019.

Dans sa gestion quotidienne, il ne cherche pas de rupture : "Je développe en m’appuyant sur les valeurs locales qui me sont chères, à savoir l’humilité, la solidarité et l’importance accordée à la valeur travail et à la parole donnée. Les gens du coin ont toujours été des bosseurs." La bonne santé de l’entreprise est telle que les salariés viennent désormais de tout l’Hexagone, voire de l’étranger. Qu’ils soient cadres ou en réinsertion "ma tâche est de leur transmettre la valeur du travail de qualité qui est notre force."

Dans les années à venir, Maxime Séché devrait pouvoir s’ancrer encore davantage dans le lieu cher à son cœur. D’ici à 2025, le siège social situé dans le village de Changé en Mayenne se relocalisera dans la gare de Laval. Enracinement et ouverture au monde, donc. Soit la recette de nombreux groupes familiaux qui cartonnent.

Lucas Jakubowicz

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