Trois questions à Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle de 2012, depuis le siège du FN, mardi 10 avril. « Il faut refuser que nos pays soient soumis au fascisme doré »
Quel regard portez-vous sur cette élection présidentielle ?

Marine Le Pen
. Je regrette l’absence de débats sérieux sur le fond et sur la crise que nous traversons. J’accuse Nicolas Sarkozy et François Hollande de se concentrer uniquement sur la forme pour ne pas évoquer les problèmes qui préoccupent les Français. Ils font comme si la crise n’existait pas ou était terminée. Cette attitude n’est pas honnête et constitue un manque de respect, voire un déni, pour la souffrance réelle des Français.
Non, tout ne va pas bien et la potion ultralibérale de l’Union européenne et du FMI qui vise à faire régner l’austérité n’empêchera pas le phénomène de contagion. Il est temps de profiter de cette élection pour parler de la crise et refuser que nos pays soient soumis au fascisme doré.


On dit votre programme onéreux, quels financements prévoyez-vous pour le rendre possible ?

M. Le P
. Il y a tout d’abord des économies à faire sur les mauvaises dépenses : le coût de l’Union européenne, le coût de l’immigration, la fraude sociale, sans oublier la gabegie causée par une décentralisation non maîtrisée. Je crois qu’il faut faire éclater le carcan imposé par les banques sous peine de ne jamais pouvoir s’en sortir. Il est temps de revenir sur la loi de 1973 pour permettre à la Banque de France de prêter de l’argent au Trésor. C’est par un plan de vigueur et non de rigueur que nous devons prendre des mesures de patriotisme économique : Small Business Act, « achetons français », etc. Ce changement complet de modèle économique nous permettra de relancer l’emploi, sans quoi nous ne pourrons jamais rembourser notre dette.


Comment expliquez-vous l’engouement que suscite votre candidature chez les jeunes électeurs ?

M. Le P
. J’ai remarqué la ferveur de cette jeunesse française pour ma candidature antisystème, sur le terrain, dans les meetings. C’est un appel à réinventer notre modèle économique et social pour mettre fin à la loi de la jungle et à l’argent roi. Je crois que la vérité, la franchise de ma candidature rentrent en écho avec le besoin d’honnêteté, de droiture, de valeurs d’une jeunesse qui est choquée par le cynisme et la corruption de la classe politique. Je veux être la candidate de l’espérance, de l’avenir et cet engouement me place face à mes responsabilités. C’est aussi un signe d’espoir que le modèle que je combats n’a plus que quelques jours à vivre.

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