Ce que les socialistes ont vécu en 2007, l’UMP ne doit pas l’oublier en 2012
Au lendemain de l’impressionnante percée médiatique réalisée par François Hollande, l’intervention télévisée du chef de l’État a capté l’attention de 16,5 millions de Français. Un score spectaculaire, mais un résultat jugé décevant. Car au-delà de mesures synonymes d’augmentation des prélèvements obligatoires, le président de la République persiste dans l’apologie du modèle allemand.

Une stratégie périlleuse, puisqu’à trop vanter son voisin d’outre-Rhin, c’est une critique à peine voilée que Nicolas Sarkozy adresse à la société civile. Bien que prompts à l’autoflagellation, les Français n’en demeurent pas moins chauvins et convaincus de la justesse du modèle social défendu par l’Hexagone.

Plus dangereux encore, le Président s’expose sur le terrain statistique. Certes, l’Allemagne a su préserver son triple A. Il est par ailleurs exact que la croissance allemande en 2011 surclasse les performances françaises. Pour autant, effets de cycle et d’optique se confondent parfois : entre 2000 et 2010, la croissance annuelle moyenne française s’établit à 1,9 %, contre 1,4 % outre-Rhin. Une réalité à rebours de la rhétorique présidentielle et avec laquelle Nicolas Sarkozy devra composer.

En 2007, Ségolène Royal n’avait pas hésité à multiplier les références aux démocraties scandinaves, répétant à qui voulait l’entendre que « les pays du Nord l'ont fait, pourquoi pas nous ? ». Cinq ans plus tard, seuls les rôles ont changé. Le discours, lui, reste la même.
Les Français sont trop fiers pour plébisciter un candidat simple importateur de bonnes idées. Ce que les socialistes ont vécu en 2007, l’UMP ne doit pas l’oublier en 2012.

P. N.

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