« François Hollande se conduit en rentier des sondages»
Décideurs. Quelle proposition phare retenez-vous du discours de Nicolas Sarkozy à Nantes sur l'éducation ?

Nathalie Kosciusko-Morizet.
Jean-Louis Borloo, qui a officialisé son soutien à Nicolas Sarkozy, a fait des propositions en matière d'éducation qui s'inscrivent dans la droite ligne des propositions formulées en 2007 par notre candidat. Nous avons ainsi mis en place l'instauration d'une aide personnalisée de deux heures par semaine pour les élèves en difficultés, en plus des mesures pour les orphelins de 16 heures. Ces mesures fonctionnent et le nombre d'élèves fragiles diminue.
Nicolas Sarkozy vise désormais les élèves en grandes difficultés pour qui ces mesures ne sont pas suffisantes.
C'est pourquoi nous proposons la création d'un conseil de soutien, dirigé par le chef d'établissement, qui pourra faire appel à des spécialistes (médecins, psychologues, etc.) et des associations pour trouver des solutions adaptées à chaque enfant.


Décideurs. À qui s'adresse cette proposition et combien coûtera-t-elle ?

N. K.-M.
Ce dispositif très ciblé concerne 100 000 enfants. S'il est onéreux, environ 17 euros par enfant, il doit permettre d'éviter beaucoup de gâchis. Un enfant qui a du mal à s'exprimer, à écouter, peut connaître l'échec et la violence scolaire. Il faut pouvoir investir sur cet enfant, pour éviter la sortie du système scolaire et pour le bien de la Nation. Aujourd'hui, les dispositifs existants sont collectifs, sans autonomie financière, sans moyens propres pour venir en aide aux enfants en difficulté. L'idée de cette mesure est d'offrir un panel plus large pour aller vers différents types de spécialistes et de propositions.


Décideurs. Que répondez-vous au parti socialiste qui n'a pas manqué de critiquer la réaction de Nicolas Sarkozy après la tuerie de Toulouse ?

N. K.-M.
François Hollande tente depuis quelques jours d'esquiver les questions que se posent les Français en répondant systématiquement qu’il n'y a qu'à appliquer les lois existantes. Mais de quelles lois parle-t-on ? Qu'il s'agisse des peines plancher pour sanctionner, en cas de récidive, les infractions les plus graves, de la rétention de sûreté qui permet de maintenir enfermés jusqu’à la fin de leur peine les délinquants condamnés à plus de quinze ans de prison pour des crimes atroces, de la loi visant à lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, ou encore de celle visant à élargir la liste des armes dont la possession peut aboutir à une mise en examen pour terrorisme, le parti socialiste a systématiquement voté contre chacune de ces réformes.
François Hollande se conduit en rentier des sondages, il ne souhaite pas le débat. Ce n'est pas respectueux à l'égard des Français qui attendent un vrai débat de qualité. Il a moralement et politiquement tort.

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail