Comptant plus de 2500 adhésions, La Compagnie des CGP est reconnue pour son équipe à dimension humaine. Tour d’horizon avec Philippe Feuille de l’année passée et des projets à venir. 
Décideurs. Quels enseignements tirez-vous de l’année passée ?
Philippe Feuille. L’année 2022 a été très particulière, d’abord sur le plan géopolitique avec le déclenchement d’une guerre aux portes de l’Europe qui n’a pas été facile à comprendre. Ensuite, le modèle économique des marchés financiers a connu de fortes fluctuations. La partie crédit et financement a là aussi subi l’inflation, avec des blocages au niveau des banques, provoquant ainsi le mécontentement des clients. En résumé, différents facteurs ont contrarié le métier, mais nous avons réussi à sortir notre épingle du jeu : CGP et CIF ont maintenu leur qualité de service.
 
Comment les cabinets de CGP s’adaptent-ils aux réglementations qui s’intensifient ?
Côté métier, la réforme du courtage n’a pas été facile car nous avons perdu beaucoup de temps entre ce qui a été dit, le moment où elle a été annoncée et celui où elle a été mise en place. Cela a mené à de nombreux questionnements de la part des courtiers avec des revirements de situation auxquels nous avons dû nous adapter.
Depuis de nombreuses années, les CGP sont habitués aux changements. Il ne faudrait cependant pas créer un millefeuille réglementaire ; trop d’informations tuent l’information. Nous sommes d’accord pour la transparence dans la relation avec le client. Pour ce faire, nous devons continuer à développer notre rôle d’accompagnant et d’éducateur auprès des épargnants, ce qui demande beaucoup de temps, mais c’est indispensable. Chaque conseiller se doit de respecter un parcours client, composé de plusieurs étapes, pour s’assurer de la bonne connaissance de son client, afin de lui prodiguer le conseil personnalisé adapté. Nombre de produits demandent une explication, notamment, les produits ESG et ISR. Cela nécessite un effort de vulgarisation de la part du conseiller pour s’assurer de la compréhension du client.
 
La fédération apporte-t-elle un support sur ces questions ?
Il y a plusieurs années, nous avons fait le choix de créer une société de formation, LCGP Formation, rattachée à notre fédération pour que nous puissions fournir un niveau d’expertise en lien avec l’activité de nos membres. LCGP Formation a adapté ses formations, notamment sur le présentiel et l’e-learning. Depuis deux ans, nous familiarisons les adhérents sur la réglementation ESG/ISR au travers de séminaires organisés à Paris et en régions. Ces moments d’échanges sont un point essentiel de notre accompagnement et de partage entre les membres qui nous permettent de mieux discerner leurs besoins.
Par ailleurs, nos associations mettent à disposition des kits et veilles réglementaires sur les différents statuts. Ces documents ont pour objectif de faciliter leurs démarches commerciales tout en se mettant en conformité.
 
La concentration de marché constitue-t-elle un obstacle ou une opportunité de développement du secteur ?
Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Il existe deux formes de concentration : la société de moyens qui permet de garder son indépendance professionnelle et le rachat de portefeuilles. Le point essentiel est que les cabinets à dimension humaine continuent à prospérer à côté de plus grosses structures. Gardons à l’esprit que les clients recherchent la proximité avec leur conseil.
 
Avez-vous des projets pour 2023 ?
Nous allons poursuivre l’intégration les courtiers au sein de nos différentes associations en leur apportant l’accompagnement dont ils ont besoin. De plus, nous poursuivrons notre quête de professionnels ayant un bon niveau d’expertise, afin de leur faire partager leurs connaissances sur des thématiques bien précises. Enfin, après deux années de Covid, la convivialité est à remettre au cœur de nos associations et du métier.
 
Propos recueillis par Marine Fleury

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