Avec une croissance de 19 % en 2022, BDO renforce son offre au service de tous les acteurs de l’économie et vise à devenir le 5e cabinet de conseil et d’audit en France. Arnaud Naudan, président du directoire de BDO France revient sur cette année exceptionnelle mais aussi sur les objectifs à accomplir d’ici à 2026. 

Décideurs. Aujourd’hui, BDO France dispose de différents axes de développement. Pouvez-vous revenir sur les plus importants ?

Arnaud Naudan. Tout d’abord, nous souhaitons compléter notre maillage territorial et ouvrir de nouveaux bureaux afin de renforcer notre implantation nationale tel que nous l’avons déjà fait avec le rachat de CBP Audit & associés, nous permettant de renforcer notre bureau à Marseille et de nous implanter à Strasbourg. Nous voulons aussi diversifier nos compétences et expertises tout en renforçant nos services auprès des dirigeants d’entreprises. En matière d’expertise comptable, nous disposons d’une offre exceptionnelle, implantée localement au plus proche des dirigeants, et qui se traduit par une croissance à deux chiffres de nos activités sur ce métier.  Avec l’acquisition d’Hekla Corporate Finance, notre projet est de renforcer notre offre M&A notamment dans les secteurs du conseil, de la communication et de l’IT avec une offre daccompagnement à la cession qui est robuste sur l’ensemble du territoire.

Par ailleurs, notre stratégie de croissance externe tire parti de l’acquisition d’Adocis, un cabinet spécialisé en financement de linnovation et en conseil opérationnel en optimisation des charges fiscales et sociales des entreprises. Adocis propose aux clients du groupe une offre plus complète en optimisation des coûts sociaux et fiscaux, ainsi qu’en financement de l’innovation. De même, nous renforçons notre branche avocat avec nos implantations territoriales notamment à Lyon. Nos efforts maintenant se focalisent sur le conseil financier, le restructuring, le TS et la transformation d’entreprise.

Le tout, sans oublier bien sûr l’ESG qui est devenue prioritaire pour notre groupe. À cet égard, je tiens à rappeler que nous intervenons en qualité de société à mission depuis 2021. Nous proposons une offre différenciante à bien des égards :  en développant des pratiques et des business models durables par le recrutement, la formation et la croissance externe. Nous avons ainsi clôturé l’exercice avec une croissance de 19 % dont 9 % sont de nature organique et 10 % obtenus par croissance externe.

Quels sont vos objectifs ?

Nos objectifs sont qualitatifs et quantitatifs. Concrètement, depuis 2021, nous souhaitons doubler de taille. En arrivant à la présidence, le groupe faisait 140 millions d’euros et vise les 300 millions d’euros d’ici à 2026. Nous sommes sur le bon chemin puisque, en 2022, nous avons franchi la barre des 200 millions d’euros. En 2023, le projet est de poursuivre notre croissance par une forte politique commerciale tout en complétant notre expertise par une politique de croissance externe ambitieuse. Notre aspiration est de devenir le groupe pluridisciplinaire, leader du conseil sur le segment mid-market. Et ce, en continuant à diversifier nos activités vers les métiers du conseil. En parallèle, nous allons intensifier nos actions de conquête auprès des entreprises du SBF 120, pour renforcer notre statut d’acteur incontournable sur les métiers de l’audit.

Qui peut rejoindre BDO ?

Avant tout, nous recherchons des collaborateurs, associés et des partners qui adhèrent à nos valeurs et à notre mission. Ensuite, nous recherchons bien sûr des personnes expertes dans leurs domaines, qui vont apporter leur propre pierre à l’édifice au sein du groupe et croire à la capacité de mener un projet pluridisciplinaire. Travailler pour BDO France est un projet entrepreneurial en soi.

"En 2023, nous prévoyons de renforcer significativement notre offre de conseil par de la croissance externe"

Quel est le sujet important aujourd’hui pour le groupe ?

Nous portons un intérêt tout particulier pour les thématiques qui concernent la durabilité. À ce titre, nous avons mis en place des actions d’information et de sensibilisation de notre écosystème aux enjeux de la transformation durable ; il est encore nécessaire de communiquer et d’informer sur l’urgence pour les entreprises d’engager une transition juste. La réglementation, qui est en perpétuelle évolution, ne nous laissera plus le choix : elle sera très structurante pour les entreprises et in fine, celles-ci devront rendre des comptes sur leur performance extra-financière. Ainsi, concernant l’empreinte carbone qui doit être réduite, nous allons lancer, sur le deuxième semestre, notre propre outil de mesure des émissions de Co2 pour les petites et moyennes entreprises. Nous allons également structurer un partenariats avec La Fresque du climat pour former l’ensemble de nos collaborateurs et proposer à nos clients et à l’ensemble de nos parties prenantes des ateliers de sensibilisation aux enjeux climatiques. Un projet d’envergure, puisque nous comptons 2 000 collaborateurs et plus de 30 000 clients. Enfin, nous préparons tout un programme sur la conformité avec la CSRD (directive européenne sur la publication d'informations extra-financières pour les grandes entreprises), il s’agira d’une réforme qui concernera les entreprises composées de plus de 250 salariés mais qui par effet de capillarité, impactera à terme l’ensemble des entreprises européennes. Nous sommes particulièrement pertinents pour accompagner les entreprises dans leur transition durable. Nous sommes notamment à l’origine du premier tableau de bord de l’environnement que nos équipes de BDO Adviroy (anciennement BIPE) ont réalisé il y a plus de 40 ans pour le premier ministre de l’environnement français. Nous avons une compétence unique sur le marché.  

Avez-vous connu des moments de doute ?

Des doutes, j’en ai tous les jours. On attend des dirigeants qu’ils prennent des décisions qui auront un impact. Le doute fait partie du process de décision et est inévitable quand on mène une transformation d’envergure. C’est ce que nous avons décidé chez BDO en faisant le choix d’être disruptifs dans le secteur. La mission que nous avons adoptée est notre boussole, le cap fixé et qui nous permet d’assurer la cohérence entre le discours tenu et les plans d’actions mis en place.

Propos recueillis par Laura Guetta

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