La start-up qui souhaite réinventer le quotidien des plus de 60 ans, désormais appelés "les nouveaux jeunes", vient de mener son premier tour de table. Portée par les fondateurs d'Operandi, Homeloop et Ornikar, elle commence à se développer dans les services immobiliers.

Skarlett prend son envol. La start-up, qui souhaite réinventer le quotidien des plus de 60 ans vient de mener sa première levée de fonds. Un tour de table de 4 millions d’euros qui réunit Alven, Raise Seed for Good, Sequoia, Motier Ventures, Farmers ou encore Xavier Niel à travers Kima. Les investisseurs ont été convaincus par la dimension sociale du projet, par sa capacité à répondre à des besoins nouveaux mais aussi par son trio d'entrepreneurs aguerris : Townley Le Guénédal (Operandi), Aurélien Gouttefarde (Homeloop) et Benjamin Gaignault (Ornikar).

"Les acteurs classiques du secteur ne savent pas toujours parler aux personnes de cet âge-là, note Townley Le Guénédal, CEO de Skarlett. Quand on a 60-65 ans, on est toujours jeune, on est souvent connecté, on va au restaurant, on est animé par des projets. C’est pourquoi nous voulons permettre à cette population, que nous nommons ‘les jeunes de plus de 60 ans’, de profiter de la vie." Le nom de l’entreprise n’a d’ailleurs pas été choisi par hasard : "Ce prénom n’a pas d’âge. Il fait autant penser à Scarlett Johansson qu’à Scarlett O'Hara."

18 millions de personnes concernées 

Le marché est colossal puisque 18 millions de personnes en France ont soufflé plus de 60 bougies. Pour commencer, Skarlett souhaite rendre liquide le patrimoine immobilier de ces consommateurs, tout en leur permettant de continuer à vivre chez eux. Viager avec ou sans rente, vente en nue-propriété, prêts viagers hypothécaires sont proposés sur sa plateforme web. La start-up fait le lien avec des investisseurs institutionnels et sécurise les transactions. De quoi rendre du pouvoir d’achat à cette tranche de la population propriétaire à 70 % de son logement et dont le patrimoine immobilier cumulé atteint les 3 000 milliards d’euros, selon les calculs de l’entreprise.

La levée de fonds va permettre de développer les fonctionnalités de la market place 

Le service peut-il attirer quand on sait que les Français aiment investir dans la pierre, notamment pour transmettre un patrimoine à leurs enfants ? "C’est un réflexe mais c’est un mauvais réflexe, estime le CEO. Aujourd’hui, 8 fois sur 10, les maisons léguées se retrouvent vendues. Soit parce que les enfants ne veulent pas être en indivision, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens de racheter les parts de leurs frères et sœurs ou encore parce qu’ils ne se projettent pas dans la maison de leurs parents. Les biens vendus sont fortement taxés et les enfants héritent tardivement." Or, précise Townley Le Guénédal, une fois un bien vendu, les parents peuvent transmettre jusqu’à 200 000 euros détaxés par enfant et donc les protéger financièrement.

Développer, recruter, marketer 

La levée de fonds va permettre de développer les fonctionnalités de la market place, de recruter une vingtaine de personnes d’ici à la fin de l’année mais aussi de se faire connaître. D’autres services sont appelés à rejoindre la plateforme, tels que des offres assurantielles. Lorsque le modèle aura fait ses preuves, Skarlett pourra penser à se développer dans le reste de l’Europe, où le marché des plus de 60 ans mériterait également d’être modernisé. Mais, à l’heure où les investisseurs se montrent de plus en plus regardant, la start-up promet d’abord de "créer un modèle viable et une croissance rentable". Termes désormais consacrés pour attirer les fonds.

Olivia Vignaud 

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