À l’initiative d’anciens élèves d’X, le fonds Polytechnique Ventures annonce le closing d’un véhicule early-stage de 36 millions d’euros. La poche d’investissement servira à soutenir les start-up deeptech fondées par des équipes issues de la célèbre école d'ingénieurs. Une union entre le monde de l’investissement et celui des grandes écoles, symptomatique d’une tendance de fond.

Ils sont quelques-uns derrière les plus célèbres des licornes françaises, notamment Payfit et Spendesk, et peut-être encore plus à l’avenir grâce à l’initiative d’anciens élèves d’X qui souhaitent accompagner la dynamique entrepreneuriale de l’école. Doté de 15 millions d’euros à sa création en 2020, le fonds Polytechnique Ventures dispose aujourd’hui de 36 millions d’euros grâce à l’apport de 160 alumni ayant apporté de 100 000 à 3 millions d’euros au véhicule.

Le fonds accompagnera exclusivement les start-up fondées par d’anciens élèves de l’école d’ingénieurs ou issues de ses incubateurs et laboratoires partenaires. Les investissements débuteront à 1 million d’euros en pré-amorçage et amorçage avec la volonté de poursuivre l’accompagnement des projets en série A.

Depuis 2020, neuf start-up ont déjà bénéficié de l’accompagnement de Polytechnique Ventures. Avec neuf investissements réalisés depuis son lancement dont Jimmy Energy, fournisseur d’énergies décarbonées ou Hyperplan, un logiciel qui sécurise les industriels de l’agroalimentaire face aux aléas climatiques. Avec ce nouveau closing, le fonds a pour objectif de constituer un portefeuille de 15 à 20 sociétés d’ici deux ans.

« C’est pour moi un réel plaisir et une évolution naturelle après 30 années de métier dans le capital-risque, de partager avec ces jeunes entrepreneurs le fruit d’une expérience accumulée en financement de l’innovation » Denis Lucquin.

À fond sur la deeptech

La priorité est d’investir dans de jeunes équipes deeptech et transdisciplinaires ambitieuses, aptes à transformer en profondeur les secteurs d’excellence de l’école : l’énergie, les smart cities, les nouvelles mobilités, l’industrie 4.0 et la medtech. La moitié du carried interest sera réservée à l’X, via sa fondation. L’ADN de l'école transparaît à travers sa gouvernance : « C’est pour moi un réel plaisir et une évolution naturelle après 30 années de métier dans le capital-risque, de partager avec ces jeunes entrepreneurs le fruit d’une expérience accumulée en financement de l’innovation », explique Denis Lucquin, ancien président de Sofinnova Partners et aujourd’hui fondateur à la tête de Polytechnique Ventures aux côtés de Cécile Tharaud, directrice générale du fonds.

Le réseau, la tendance de fond

Ailleurs en France et dans le monde, des poches d’investissement adossées aux grandes écoles se développent depuis quelques années, symptôme de la croissance du capital-investissement. Avec HEC Venture en France ou encore MIT Alumni aux États-Unis, ces réseaux participent de plus en plus au financement de l'écosystème start-up. Une tendance qui va avec le nouveau profil des diplômés, plus entrepreneurial : "En 2007, sur notre promotion de cinq cents, nous étions moins de dix à lancer notre entreprise après l’école. Aujourd’hui, parmi les nouvelles promotions, ils sont entre 20% et 30% à entreprendre dès la sortie", témoigne Rodolphe Ardant, diplômé de Polytechnique, et fondateur et CEO de la licorne Spendesk. Avec le lancement de Polytechnique Ventures, le fameux carnet d’adresses des réseaux d’alumni prend une nouvelle dimension. 

Photo : l'équipe de Polytechnique Ventures (de gauche à droite), Maxime Cardinal, directeur d'investissement; Cécile Tharaud, directrice générale; Gaspard Devissaguet, analyste; Denis Lucquin, président. 

 

Céline Toni

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