Comme on s’y attendait, la Fed a maintenu sa position en augmentant ce mercredi ses taux directeurs de 25 points de base pour atteindre 5%, soit un quart de pourcentage en plus.

Les faillites successives de trois banques régionales américaines sont à l’origine du malaise palpable dans le secteur bancaire et sur les marchés boursiers. Les bourses, dans l’attentisme, ont affiché une croissance mitigée témoignant de leurs craintes d’une éventuelle crise financière. Dès lors, certains analystes ont pointé du doigt les relèvements successifs des taux directeurs par la Fed, dont Eric Dior qui a souligné : "Comme chaque fois, c'est une augmentation des taux d'intérêt par la Fed qui révèle les fragilités du système".

Alors que l’Europe semble être à l’abri des effets de ces faillites, les autorités se voulant rassurantes, la Banque Nationale Suisse a dû intervenir pour contrecarrer la faillite de Crédit Suisse en la faisant racheter par UBS. Priorisant la lutte contre l’inflation, la BCE avait pris la même décision jeudi dernier en rehaussant ses taux directeurs de 50 points de base, en les faisant passer à 3%, 3,5% et 3,75%.

Si pour certains observateurs, la Fed devrait prendre une pause pour laisser respirer le secteur bancaire, 17 des 18 membres du comité de politique monétaire américain pensent qu’une hausse supplémentaire de 25 points de base d’ici la fin de l’année est envisageable. Une décision sans surprise dans la mesure où les tensions inflationnistes resteraient trop importantes, avait soutenu Jerome Powell, président de la Fed, début mars.

La stabilité financière n’est pas négligée

Dans ce contexte, alors que les banques centrales se donnent pour mission de maîtriser l’inflation, la stabilité financière qui passe par des mesures d’assouplissement de taux risque d’en souffrir. Même si l’accord de prêts d’urgence aux institutions financières en difficulté est un moyen d’y veiller, comme l’avait souligné le président de la Fed : "Utiliser la politique monétaire pour atténuer les vulnérabilités de la stabilité financière peut conduire à des résultats défavorables pour l'économie".

Dans l’attente de la décision de la Banque d’Angleterre ce jeudi, les autorités américaines ont tenu à rassurer de la bonne santé du système bancaire américain ainsi que de sa résilience, non sans évoquer le resserrement des conditions de prêts aux ménages et entreprises.

 

Gladys Jeune

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