Pur produit de JP Morgan, ce financier évolue au sein de l’établissement depuis plus de treize ans. Actuellement à la tête de l’activité M&A France au sein de J.P. Morgan, Augustin d’Angerville revient sur les moments phares de sa carrière.

Décideurs. Au cours de votre carrière, quelle a été l’opération qui vous a le plus marquée ? Et pour quelles raisons ?

Augustin d’Angerville. L’une des opérations les plus marquantes a été lorsque nous avons accompagné Patrick Drahi et Numericable lors de l’acquisition de SFR. C’était un deal incroyablement complexe combinant M&A, augmentations de capital et financement à différents étages de la structure Altice-Numéricable. C’était par ailleurs une situation très concurrentielle et visible publiquement, avec l’adrénaline qui va avec.

Quel est votre pire souvenir professionnel ? Et le meilleur ?

Un de mes meilleurs souvenirs est sans doute la défense d’Ubisoft, contre une prise de participation non sollicitée et une potentielle OPA hostile. Un feuilleton qui a tout de même duré plus de deux ans. Comme souvent dans ces situations, il a fallu trouver une porte de sortie par le haut pour toutes les parties prenantes. C’est ce que nous avions fait grâce à une sortie structurée de Vivendi qui a revendu toutes ses parts détenues dans Ubisoft avec une très belle plus-value à la clef. Je me souviens d’une réunion à l’AMF pour leur présenter cette solution amiable ou nous nous étions retrouvés avec la société et ses conseils ; nous travaillions ensemble depuis de longs mois et c’était une vraie fierté collective et personnelle. Nous avons tous, encore aujourd’hui, des souvenirs très forts de ces moments-là. Les mauvais souvenirs, et il y en a malheureusement aussi sont souvent liés aux deals qui ne se font pas. Mais le plus frustrant est lorsque cela arrive pour des raisons qu’on ne peut contrôler, de régulation notamment. On a parfois l’impression d’avoir été en avance sur son temps, face à des autorités antitrust qui analysent les opérations avec un logiciel dépassé...

"L’une des opérations les plus marquantes a été celle menée lors de l’acquisition de SFR"

Qui était votre mentor ?

J’ai la particularité de venir d’une famille de banquiers et échanger sur mon métier avec mon père ou ma sœur est toujours une source d’inspiration pour moi. Par ailleurs, j’ai également eu la chance de travailler aux côtés de banquiers d’exception. Jake Donovan notamment, qui a été mon premier patron et m’a appris le métier. C’est à la fois un banquier et un manager respecté.

En dehors de votre métier, avez-vous des passions en particulier ?

Je n’en fais plus autant qu’avant mais j’ai été, dans ma jeunesse, assez sportif ; j’ai notamment pratiqué le football et le basket en compétition. Aujourd’hui je joue au golf quand je peux. Mais j’essaie surtout, de passer du temps avec ma famille, ce qui est un équilibre indispensable quand on a un métier aussi prenant.

"On a parfois l’impression d’avoir été en avance sur son temps, face à des autorités antitrust qui analysent les opérations avec un logiciel dépassé"

Quelle musique écoutez-vous avant de signer/closer un deal ?

Je dirais Phoenix et leur album Wolfgang Amadeus Phoenix, qui me rappelle mes premières années et n’a pas pris une ride.

Parcours

  • 2009 : Sort de HEC Paris et démarre sa carrière à Londres chez J.P. Morgan
  • 2012 : rejoint le bureau parisien de J.P. Morgan en tant qu’Associate en M&A
  • 2019 à aujourd’hui : responsable du pôle M&A et Corporate Finance pour la France chez J.P. Morgan

Propos recueillis par Laura Guetta

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