Une petite révolution s’est produite le 15 septembre dans l’univers des cryptomonnaies. L’ether, deuxième cryptomonnaie la plus utilisée au monde, capitalisée à près de 200 milliards d’euros a changé son protocole de validation des transactions. Une opération complexe qui a pour objectif de rendre la cryptomonnaie plus écologique mais qui détériore sa valeur depuis ce matin.

L’opération, nommée "The Merge" (la fusion) aura duré trois jours et le cœur de l’ether n’aura pas cessé de battre : aucune interruption de service n’a été notée. Un premier succès souligné par Vitalik Buterin, cofondateur d’Etherum qui a twitté "C'est un grand moment pour l'écosystème Ethereum. Tous ceux qui ont contribué à la réalisation de la fusion devraient être très fiers aujourd'hui". Le défi technique consistait changer la méthode de validation des transactions en ether. D’un protocole de "proof-of-work" (preuve de travail), dans lequel les « mineurs » d’Etherum devait valider une transaction en réalisant des équations complexes, nécessitant un matériel informatique puissant et énergivore, la cryptomonnaie est passé à un système de "proof-of-stake". Une "preuve d’enjeu" ou les validateurs de transactions doivent prouver qu’ils possèdent les 32 ethers, soit 50 000 euros actuellement, pour valider un achat. Être en mesure de bloquer une telle somme démontrerait un intérêt au bon fonctionnement du réseau et en contrepartie de leur participation au procédé, ces nouveaux mineurs gagnent de nouveaux ethers.

Plus écologique ?

Ce n’est pas la première fois qu’une cryptomonnaie recourt à ce mode de validation, cependant "the Merge" est inédit en raison de la popularité d’Etherum, deuxième cryptomonnaie après le Bitcoin, elle représente près de 20% du marché. L’argument avancé par l’équipe d’Etherum pour justifier cette transition est la consommation excessive d’énergie de l’ancien protocole de validation. Concrètement depuis le 15 septembre, la dépense énergétique d’Etherum devrait baisser de 99% car les ordinateurs du réseau n’auront plus à être aussi puissants.

Cette baisse de consommation a deux intérêts: réduire la facture énergétique du système de validation et donc le rendre plus respectueux de l’environnement. Une réponse a une critique souvent émise à l’encontre des cryptomonnaies, accusées d’être de plus en plus polluantes. Selon une étude de Selectra réalisé en 2017 si le Bitcoin était un pays, il serait le 26ème plus gros consommateur d’électricité au monde, comparable à l’Argentine ou la Suède.

Quelles conséquences pour les investisseurs

Aujourd’hui l’ether est beaucoup utilisée pour les transactions de NFT ou pour des applications de finance décentralisée. Pendant trois jours certains utilisateurs ont limité le recours à Etherum en attendant les conséquences de "the Merge" sur le marché. Hier le cours de l’ether sur avait baissé autour de 1500 dollars. A terme, la valeur de la cryptomonnaie serait susceptible d’augmenter car la nécessité d’en posséder une somme importante pour valider une transaction pourrait réduire la quantité de monnaie en circulation, donc exclure des mineurs et entrainer une hausse de son prix.

Céline Toni

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