Décideurs. Existe-t-il selon vous un décalage entre les méthodes de recrutement actuelles et les attentes des jeunes diplômés, talents de demain ?

Romain Goby.
Un décalage existe à plusieurs niveaux. Tout d’abord, dans l’approche de l’entreprise avec l’expérience candidat. Le recrutement constitue un premier contact avec une entreprise et les candidats vont donc être amenés à se forger une opinion sur celle-ci. Or nous constatons qu’un processus de recrutement fastidieux, comme parfois sur les sites carrières, va témoigner de la lourdeur bureaucratique de l'entreprise. Et alors que de plus en plus d'entreprises investissent les médias sociaux, canaux de communication utilisés par les jeunes diplômés, l'expérience candidat reste incomplète lorsqu'il s'agit d'envoyer un CV ou de le renseigner. Autre point essentiel, l'attente la plus forte chez les jeunes diplômés se situe dans la compréhension de l’impact réel de son travail pour la société, son utilité. Malheureusement, les offres d'emploi manquent le plus souvent de précision - allant parfois jusqu'à omettre le nom de la société -, et se ressemblent beaucoup.

Clément Rousseau. Parallèlement à la motivation qui caractérise les jeunes diplômés, ils se retrouvent dans une position d'attente qui peut générer de la frustration après l’envoi de leur CV. Ils ne se sentent pas acteurs de leur recrutement. Enfin, les médias sociaux ont ouvert la voie à une ère de la personnalisation où chacun affirme pleinement sa différence, ses convictions et se construit une culture qui lui est propre grâce à un accès facilité à l'information. En tant que candidats, les jeunes diplômés aspirent à la même considération : être jugés sur leurs talents propres, de façon individuelle, plutôt que par une machine qui va analyser leur CV. En ce sens, les méthodes de recrutement actuelles ne laissent pas une place suffisante aux relations humaines.


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