Axel RebaudièresAssocié, KPMG.

Axel Rebaudières
Associé, KPMG.

Décideurs. Vous êtes associé dans le département transaction services de KPMG et responsable de la ligne de service Private Equity. Comment s’est développée cette relation avec les fonds ?

Axel Rebaudières.
L’histoire du Private Equity a débuté, chez KPMG, avec le LBO du groupe Genoyer en 1998. Il s’agissait à l’époque du premier deal de Carlyle en Europe, et du plus gros LBO effectué sur le marché français ! 

Depuis, nous avons réalisé de nombreuses opérations, aux côtés de fonds comme CVC, PAI, Wendel, Astorg, Axa Private Equity, Duke Street ou encore Chequers Capital pour ne citer qu’eux.
En tant que responsable de cette ligne de service, je suis l’interlocuteur privilégié des fonds chez KPMG.


Décideurs.
Quel est votre rôle précisément ?

A. R.
KPMG est organisé de manière matricielle par métier et par secteur d’activité. Le Private Equity a été défini comme un secteur d’activité à part entière.
Mon rôle est donc celui d’un facilitateur qui fait le lien entre les besoins des fonds, et de leurs sociétés du portefeuille, et notre offre globale de services. Cette offre comprend l’audit bien sûr, le corporate finance, les services d’amélioration de la performance, le support aux transactions auquel j’appartiens.


Décideurs. Comment se résume l’année 2009 vous concernant ?

A. R. Une année très active dans un marché difficile ! En tant que responsable du Private Equity, j’ai beaucoup redirigé les fonds vers nos services de gestion du BFR et de Restructuring. Je pense par exemple aux opérations Terreal, Monier et SIA, pour lesquelles nous avons effectué les IBR (« Independent Business Review »).
Cela étant, nous étions aussi présents en due diligence sur des opérations de LBO parmi les plus importantes de l’année. Nous avons ainsi conseillé Edmond de Rothschild Capital Partners sur leur acquisition de Liaigre, et Astorg sur le plus gros LBO de l’année, à savoir Gras Savoye.
Cette dernière opération apparaît comme un cas pratique des nouvelles exigences des banques en termes de documentation et de due diligences. Nous avons ainsi réalisé une due diligence très complète, en analysant par exemple la modélisation complète des flux de dividendes par entité.


Décideurs. Et en termes d’activité, comment vous êtes-vous adapté au ralentissement global ?

A. R. Le marché du Private Equity s’est littéralement effondré, avec 13 transactions supérieures à 75 M€ en 2009 contre 41 un an auparavant. Sur l’ensemble des deals, la baisse est de 34 % en volume, et beaucoup plus en valeur !
Compte tenu du taux d’échec élevé des opérations de M&A, nous avons donc proposé de la souplesse à nos clients avec un phasage dans le temps de nos missions.
Pour ce qui est des effectifs, nous avons maintenu notre équipe intacte, en profitant du développement des missions en Restructuring et en Amélioration de la performance.


Décideurs. Le marché vous paraît-il plus sain aujourd’hui ?

A. R.
Beaucoup d’incertitudes perdurent, sauf une : avec la hausse attendue du chômage jusqu’à au moins fin 2010, les deux années à venir vont continuer à être difficiles pour les entreprises.
Toutefois, en interne, de nombreux indicateurs sont au vert : les taux d’occupation sont en hausse très sensible, et nous sommes de nouveau sollicités sur des appels d’offres pour des VDD. Structurellement, nous prévoyons qu’un grand nombre de cessions seront réalisées par les fonds dans les vingt-quatre prochains mois, et ce pour plusieurs raisons : mur de refinancement, retour de l’appétit des industriels pour la croissance externe, retour (encore fragile) des IPOs.

De manière plus générale, nous pensons que le LBO conserve toute son attractivité. Les sociétés sous LBO ont d’ailleurs plutôt mieux résisté que d’autres à la crise. La gestion sous contrainte a incité à réagir vite. Le challenge pour le LBO va être de prouver au marché qu’il reste un secteur à valeur ajoutée économique réelle, et pas seulement financière. Cela passe par la réhabilitation de la croissance par l’innovation ou la consolidation sectorielle. Les banques auront également leur rôle à jouer dans ce contexte ! 

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