Les applications connectées inondent tous les secteurs, jusqu’à celui de la santé. Couplée à un flux tendu d’informations, cette connectivité ouvre un nouveau quotidien et de nouvelles perspectives aux patients en rémission ou souffrant de maladies chroniques.

Au-delà des avantages de la téléconsultation et de la télésurveillance, la Haute Autorité de Santé préconise les dispositifs connectés à des fins de traitement et de surveillance autonome. Sous forme de bracelets, de patchs ou bien d’implants, certains DM facilitent la prise en main, par le patient, de son état de santé. Bien entendu, s’il reste la possibilité de saisir le spécialiste en cas d’alerte, ce flux constant de données personnelles devrait contribuer à la tranquillité d’esprit au quotidien. Particulièrement dans le cas de pathologies à risque.

Un moniteur métabolique

Avec le diabète, une maladie chronique qui concerne 5,4 % des Français, soit 3,5 millions d’entre eux, les chiffres ne s’arrêtent pas là. À horizon 2040, la fédération internationale consacrée à cette pathologie prévoit qu’une personne sur dix sera diabétique. L’entreprise américaine, Abbot, relève le défi avec un capteur. Celui-ci, placé généralement sur le bras du patient, mesure le taux de glucose sanguin avant de le transmettre à une application de téléphone portable qui l’alerte au moindre soupçon d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie. Les usagers n’ont ainsi plus besoin de se tester comme auparavant. Une économie de quelques gouttes, et, à la clef, de nombreux tracas en moins. 

Placé généralement sur le bras du patient, le capteur mesure le taux de glucose sanguin avant de le transmettre à une application de téléphone portable qui l’alerte au moindre soupçon d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie

Avis aux personnes neurosensibles

Dans la même veine de surveillance de paramètres physiologiques, une application s’amorce au profit de patients épileptiques. Entre autres, la start-up italienne, Empatica, ainsi que des chercheurs américains ont développé un bracelet connecté qui enregistre la température corporelle, la fréquence cardiaque ou encore le flux sanguin. Ces données sont ensuite analysées par une intelligence artificielle qui, là encore, alerte le patient trente minutes avant une crise. Cette technique en faisceaux d’indices permettrait aux patients de s’extraire de situations aux conséquences graves, notamment dans un escalier, ou encore, au volant d’une voiture. 

Prothèses connectées

Enfin, même les prothèses les plus courantes, dont celles des genoux, accèdent à ce degré de connectivité. De fait, d’ici 2030, les spécialistes prévoient une hausse de 600 % du nombre de prothèses implantées. Une hausse due à l’aggravation de l’épidémie d’obésité et aux velléités d’athlètes persévérant dans leur pratique malgré leurs maux articulaires.

Porté par le CHU de Brest, pour ne citer qu’eux, le projet de FollowKnee calibre une prothèse fabriquée par impression 3D également connectée. À la suite de l’intervention chirurgicale de remplacement, une infection remarquée trop tard peut mener à une nouvelle intervention, en plus d’une longue rééducation en perspective pour le patient. Grâce à des capteurs miniatures, la prothèse implantée notifiera les médecins de tout risque d’infection.

À terme, on peut imaginer que ce flux de données, généré en continu, sera analysé quotidiennement et pourrait annoncer les prémisses d’une acception nouvelle et plus large de la prévention en matière de santé.

Tom Laufenburger & Alexandra Bui 

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