Après la Chine et le Moyen-Orient, l’Australie serait-elle la nouvelle « place to be » des cabinets d’avocats internationaux ? Forte de sa proximité avec une Asie qui demeure dynamique en temps de crise, la 12e économie mondiale semble s’imposer da les projets de croissance des firmes globales.

Après la Chine et le Moyen-Orient, l’Australie serait-elle la nouvelle « place to be » des cabinets d’avocats internationaux ? Forte de sa proximité avec une Asie qui demeure dynamique en temps de crise, la 12e économie mondiale semble s’imposer dans les projets de croissance des firmes globales. Après Norton Rose, c’est au tour d’Allen & Overy de s’installer sur le cinquième continent.

Ces dix dernières années, l’Asie et la région du Golfe se sont imposées dans les politiques d’expansion internationale des plus grands cabinets d’avocats d’affaires. Aujourd’hui, une autre région semble intéresser ces mêmes firmes. À quelques mois d’intervalle, l’Australie a vu s’installer sur son marché juridique deux géants d’origine britannique.
L’été dernier, Norton Rose annonçait sa fusion avec le cabinet national Deacons. Une première sur le marché australien (voir encadré). En février dernier, c’est le membre du Magic Circle Allen & Overy qui informait de l’ouverture, en mars 2010, de bureaux à Sydney et à Perth. Cette fois-ci, pas de fusion médiatique, mais le recrutement d’une équipe de 17 associés venue des plus prestigieux cabinets locaux : Clayton Utz et Freehills.
Cet engouement - loin d’être récent - s’explique par la santé de fer, malgré un contexte de crise, de l’économie australienne.


Une économie forte, malgré la crise

Aux côtés de la Corée du Sud et de la Pologne, l’Australie fait partie des rares pays à ne pas avoir plongé dans la récession depuis l’éclatement de la crise, en 2008. L’an dernier, le pays continent connaissait d’ailleurs sa 19e année consécutive de croissance économique. La tendance devrait se poursuivre cette année encore puisque 3 % de croissance ont été prévus pour 2010, tandis que le taux d’inflation stagne à 1,6 %  et que le chômage est retombé à 5,3 % (contre 5,7 % en fin d’année 2009).
Mieux, dans le marasme économique ambiant, la dette australienne rapportée au PIB atteint 15,9 %. En France, elle est de l’ordre de 84,5 %.
De quoi séduire les nombreux acteurs du monde des affaires qui souhaitent profiter du rebond économique de la région Sud Pacifique. Car, si l’Australie résiste si bien à la crise, l’Asie orientale, dynamique en termes d’investissement, participe largement à cette bonne santé financière.


Australie : un pont sur l’Asie

L’Australie est l’un des membres fondateurs de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), organisation intergouvernementale établie en 1989 dans le but de faciliter les échanges et les investissements dans la région. L’Australie, en effet, travaille non pas avec le Royaume-Uni ou les États-Unis, mais essentiellement avec la Chine - notamment avec Hongkong - mais aussi avec le Japon ou encore Singapour.
La Chine est ainsi une grosse consommatrice des matières premières australiennes : charbon et minerai de fer caracolent en tête de ses exportations.

À l’appui de ces relations avec le Sud-Est asiatique, l’Australie a su s’organiser et tirer profit de ce dynamisme régional. C’est en tout cas ce qu’a constaté l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans un rapport publié en février 2010. L’organisation a ainsi souligné l’efficacité de la politique de déréglementations (qui a accordé, entre autres, plus d’autonomie aux six États), entamée dès 1995 par le gouvernement australien.

Si l’arrivée sur le marché des géants Norton Rose et Allen & Overy a mis en avant les opportunités que pouvait offrir l’Australie, cet engouement est loin d’être récent. Depuis longtemps déjà, la place australienne attire les plus grands acteurs internationaux. Mais la concurrence est rude.


Un marché dominé par six mégafirmes nationales

Dominé par six mégafirmes nationales avec, en tête, Malleson Stephen Jaques et ses 470,5 millions de dollars de chiffre d’affaires, le marché australien est également composé de boutiques de niche et autres firmes régionales qui ont su se tailler de jolies réputations au niveau national, à l’image de l’ancien Deacons, de Corrs Chambers Westgarth ou encore de Gilbert and Tobin.
Une autre caractéristique du marché australien réside dans les origines de ses avocats. Nombre d’entre eux, d’origine asiatique, sont venus étudier le droit en Australie et connaissent ainsi parfaitement les deux cultures, et les deux modèles juridiques. Un atout de taille pour tout cabinet global en quête de nouvelles juridictions.
La pénétration du marché australien, aussi intéressante soit-elle pour tout cabinet international, se révèle donc complexe. Car l’Australie intéresse, depuis longtemps, les plus grandes firmes. Peter Martyr, CEO de Norton Rose, le rappelle : « Nous n’étions pas les seuls à avoir lancé le projet d’une fusion avec l’australien Deacons. Plusieurs cabinets américains étaient en lice ». D’ailleurs, bien avant la fusion Norton Rose-Deacons, d’autres structures avaient fait le choix de l’Australie, comme les américains Baker & McKenzie et Jones Day, tous deux implantés en Asie par ailleurs.


Présent à Sydney depuis 1998, Jones Day y regroupe une quinzaine d’avocats dont sept associés. Le géant Baker & McKenzie, implanté à Melbourne et Sydney, dispose d’effectifs plus importants, avec près de 90 associés. Point commun entre ces deux US law firms : une large couverture du continent asiatique avec respectivement six et huit bureaux.

Autre exemple : l’australien Phillips Fox a signé, en novembre 2006, une alliance exclusive avec le géant DLA Piper. La firme globale est depuis présente en Australie sous le nom DLA Phillips Fox.

L’Australie attirera-t-elle, en 2010, la convoitise des nouveaux géants du droit avec, à la clé, un bouleversement de son marché du droit ? Ou les « Big Six » domineront-ils encore la place australienne ? 

Mars 2010

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