En matière environnementale, nombre de médias, d’associations et de personnalités politiques sont prompts à attaquer l’État lorsqu’il fait mal les choses. Et à rester muets quand la situation s’améliore. La preuve avec un nouvel épisode de "l’affaire du siècle" étrangement passé sous silence.

Une première historique ! En février 2021, le tribunal administratif de Paris condamnait l’État pour "carence fautive" en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La décision précisait que, "à hauteur des engagements qu’il avait pris et qu’il n’a pas respectés, l’État doit être regardé comme responsable d’une partie du préjudice écologique constaté". Une victoire pour les plaignants Oxfam France, Greenpeace France, Notre affaire à tous et la Fondation pour la nature et l’homme. Regroupés sous la bannière "L’affaire du siècle", ils pouvaient s’appuyer sur une pétition signée par 2,3 millions de citoyens. Sitôt la sentence rendue publique, une grande partie de la gauche et de la presse a violemment attaqué le gouvernement en l’accusant de greenwashing, d’aveuglement, de cynisme ou d’immobilisme.

Le 14 octobre 2022, le tribunal administratif a rendu une seconde décision, moins médiatisée, dans laquelle il ordonnait à l’exécutif de prendre "toutes les mesures sectorielles utiles pour réparer le préjudice écologique subi" avant le 31 décembre 2022. Le 22 décembre dernier, le verdict tombait. Les ONG réclamaient une nouvelle condamnation et une astreinte financière de 1,1 milliard d’euros à l’encontre de l’État. Mais la justice a reconnu que les dernières données disponibles concernant les émissions nationales de CO2 "permettaient de considérer que le préjudice avait été entièrement réparé". De fait, la baisse a été de 2,7 % en 2022 et de 4,3 % en 2023.

L’essentiel est donc là. Même si les choses sont loin d’être parfaites, la France fait de mieux en mieux et la stratégie de transition écologique produit des effets. Une situation qui devrait réjouir les défenseurs sincères de l’environnement. Pourtant, qu’il s’agisse de la presse ou des associations, cette relative bonne nouvelle a été passée sous silence. Est-ce lié à la période des fêtes de fin d’année durant lesquelles de nombreux journalistes, activistes ou responsables politiques étaient en vacances ? Est-ce lié au fait qu’une mauvaise nouvelle fait plus réagir qu’une bonne ? Pas forcément. En matière environnementale, nombre de médias et d’associations sont prompts à attaquer l’État lorsqu’il fait mal les choses. Et à rester muets quand la situation s’améliore. Ce qui prouve que la lutte contre le réchauffement climatique est pour certains corrélée à un combat politique…

Lucas Jakubowicz

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