Charles Rodwell, député Renaissance des Yvelines est rapporteur de la mission sur l'attractivité de la France. Après un tour de l'Hexagone à la rencontre d'entrepreneurs, il vient de rendre un rapport à Elisabeth Borne. Le député prône une politique de réindustrialisation au service de la souveraineté nationale. A l'instar de ce qui se fait ailleurs.

Ces conflits sont bien sûr politiques et militaires. Mais nous vivons aussi, à bien des égards, dans un monde en guerre économique, exacerbée par la rupture d’approvisionnement énergétique entre l’Europe et la Russie, par la Chine qui ferme progressivement l’accès à ses marchés et par les Etats-Unis qui déploient l’Inflation Reduction Act. Cette compétition se traduit également à l’échelle de notre continent, par la forte concurrence entre pays européens pour attirer les projets industriels à plus haute valeur ajoutée sur leur sol.

C’est dans ce contexte que s’inscrivent les choix politiques décisifs que nous avons à assumer, pour permettre à la France et à l’Europe de retrouver leur pleine indépendance politique. Or au XXIe siècle, il n’y a pas d’indépendance politique possible sans indépendance industrielle et économique.

Depuis trop longtemps,  la politique d'attractivité de notre pays pouvait se résumer ainsi : moins d'indépendance pour la France pour attirer plus d'entreprise étrangères sur notre sol

Depuis trop longtemps, la politique d’attractivité de notre pays pouvait se résumer ainsi : moins d’indépendance pour la France, pour attirer plus d’entreprises étrangères sur notre sol.

Ce temps est révolu ; les conflits du monde en sont l’illustration. L’attractivité et l’indépendance de la France ne peuvent pas s’opposer. Elles doivent, plus que jamais, se concilier : l’attractivité de notre pays, vis-à-vis des entreprises françaises comme des investisseurs étrangers, doit être pleinement mise au service de notre indépendance et de notre sécurité économiques.

Depuis 2017, la politique économique menée par Emmanuel Macron a permis de baisser massivement les impôts des ménages et des entreprises, de moderniser notre marché du travail pour créer près de 3 millions d’emplois, et de soutenir l’offre pour relancer l’industrie. La France n’a jamais été aussi attractive : depuis 2019, elle est la première destination d’Europe pour les investissements étrangers. 

Dans un contexte de tensions géopolitiques et économiques rarement égalées, la sécurité de nos chaînes de valeur est devenue l’enjeu cardinal de notre politique industrielle. Dans cette perspective, la France dispose de tous les atouts pour développer une politique d’attractivité "d’attaque", plus offensive et plus ciblée, pour attirer en priorité les entreprises françaises et internationales qui viendront renforcer la sécurité de nos chaînes d’approvisionnement stratégiques.

Pour bâtir cette politique d'attractivité, tirons les leçons de l’Inflation Reduction Act déployé par les Etats-Unis depuis août 2022. Son succès géopolitique et économique indéniable frappe l’industrie européenne de plein fouet,

Pour bâtir cette politique d’attractivité, tirons les leçons de l’Inflation Reduction Act déployé par les Etats-Unis depuis août 2022. Son succès géopolitique et économique indéniable, qui vient frapper l’industrie européenne de plein fouet, repose sur trois piliers : il est simple et rapide dans son exécution ; il sécurise l’investisseur dans ses opérations ; et il est massif, par la concentration des moyens déployés.

C’est sur ce triptyque "Rapidité – Sécurité – Ampleur", que nous devons mener la bataille économique et industrielle de la France et de l’Europe pour les dix ans qui viennent. La loi Industrie verte en est un premier jalon décisif.

C’est dans cet esprit que j’ai mené pendant six mois la mission que m’a confiée la Première ministre Elisabeth Borne, pour contribuer à bâtir une politique d’attractivité qui sert l’indépendance et la sécurité économiques de la France.

Dans cette bataille, les élus et les industriels locaux jouent un rôle décisif. Ce sont eux les fers de lance de la réindustrialisation de la France, qui doit permettre à chaque Français de retrouver le pouvoir de vivre par son travail, quelle que soit la région dans laquelle il vit.

Les 200 élus locaux et les 400 chefs d’entreprise rencontrés tout au long de mon tour de France "La France sait Faire !" – dans 41 départements de 13 de nos régions – ont joué un rôle fondamental pour bâtir les propositions pour une politique d’attractivité « d’attaque », que j’ai remises au gouvernement.

Vient désormais le temps de préparer les textes législatifs, en lien avec le gouvernement, pour renforcer nos politiques d’attractivité au service de l’indépendance et de la sécurité économiques de la France.

C’est le sens de l’appel que je lance à tous les Décideurs : sollicitez-moi avec vos propositions et vos idées, pour bâtir ensemble une politique d’attractivité « d’attaque » pour la France !

Charles Rodwell, député Renaissance de la première circonscription des Yvelines, rapporteur de la mission pour le gouvernement sur l'attractivité de la France.

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail