Les deux cabinets de conseil indépendants Endrix et Zalis annoncent leur partenariat dans les colonnes de Décideurs Magazine. Daniel Cohen, président fondateur de Zalis, et David Humbert, président d’Endrix, reviennent sur les ambitions qui ont poussé les deux structures à mettre en commun leurs compétences au service des ETI et des PME françaises.

Décideurs. Depuis sa création, Endrix n’a cessé de développer ses expertises et ses implantations. Quelle est votre stratégie de croissance pour le groupe ?

David Humbert. Nous pourrions nous qualifier d’ETI du monde du conseil. Lorsqu’en 2008, avec Régis Lacroix et Charles-Alexandre Giaux, nous avons repris la structure, le chiffre d’affaires était de près 7 millions d’euros pour 80 personnes. Quinze ans plus tard, nous avons dépassé les 50 millions d’euros et nous sommes près de 600 collaborateurs, avec un objectif de 60 millions d’euros à fin 2023 déjà atteint.

Nous avons fait le choix de nous développer autour de deux grands axes. Le premier concerne nos métiers historiques que sont l’expertise comptable, audit, social et juridique pour lesquels nous nous étendons sur les régions Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, Paca et Occitanie. Notre deuxième axe de croissance s’est concentré sur une diversification autour de nos métiers traditionnels avec comme dénominateur commun l’accompagnement des dirigeants. Ainsi, nous avons progressivement mis en place des expertises en gestion de patrimoine, conseil en prévoyance, en recherche de financement, en recrutement, en RSE et plus récemment en sécurité informatique. Enfin, nous nous sommes ouverts, il y a moins de deux ans, à l’interprofessionnalité avec la création de notre cabinet d'avocats qui intervient sur le corporate, le fiscal et le social. Une trilogie importante pour l’ensemble de nos métiers.

Au cours des dix-huit derniers mois, nous avons changé de nom, Groupe SFC est devenu Endrix pour moderniser la marque et ne plus être identifié qu’à travers notre métier d’expertise comptable. Par ailleurs, Bpifrance est entré à notre capital en tant que minoritaire. Une première pour un cabinet de conseil. Cela nous permet d’alimenter notre croissance et de sortir du schéma traditionnel, tout en nous apportant une notoriété supplémentaire.

"Tout au long de nos interventions, nous ne perdons jamais de vue qu’au niveau macroéconomique, le cabinet œuvre à la réindustrialisation et à la souveraineté nationale" Daniel Cohen

Le cabinet Zalis met depuis toujours les sujets de réindustrialisation au centre de ses compétences, comment cela se concrétise-t-il ?

Daniel Cohen. Depuis vingt ans, nous sommes spécialisés dans l’accompagnement des entreprises en mutation. Notre intervention a permis de sauver plus de 20 000 emplois. C’est un chiffre que je considère très révélateur de notre engagement. Cela représente environ 9 clients sur 10 que nous avons accompagnés et qui auraient pu disparaître sans notre intervention. Alors que nous évoluons dans l’écosystème des entreprises en difficulté, c’est un taux de réussite dont toute l’équipe se félicite.

Nous accompagnons les dirigeants dans les moments les plus délicats, en mettant en œuvre l’ensemble des métiers et des compétences pour structurer des solutions pragmatiques et surtout durables. Cela passe par la réalisation d’un diagnostic pour ensuite accompagner le management en place, voire nous y substituer si la situation le requiert. Cela implique une action sur mesure et haute couture car la transformation de ces entreprises doit se faire de manière pérenne.

Tout au long de nos interventions, nous ne perdons jamais de vue qu’au niveau macroéconomique, le cabinet œuvre à la réindustrialisation et à la souveraineté nationale.

Pourquoi souhaitez-vous créer un acteur français du conseil de plus ?

D. H. Ce rapprochement s’inscrit dans une stratégie globale qui a trois axes majeurs. Le premier concerne la RSE qui est une offre de conseil sur laquelle nous devons continuer à nous renforcer. Cela pourra être concrétisé à travers des croissances externes et/ou des recrutements de beaux profils. Le second est celui de la data avec la transformation digitale et la sécurité informatique sur laquelle nous avons déjà commencé à investir. Les recrutements vont d’ailleurs s’intensifier avec des équipes de consultants, d'informaticiens, de programmateurs et de data scientists.

Le troisième axe m’amène à Zalis car il est motivé par notre volonté de monter en gamme sur les métiers du conseil financier stratégique et opérationnel pour une clientèle d’ETI, PME et d’organismes parapublics. Nous avons identifié les équipes de ce grand spécialiste des entreprises en mutation pour nous permettre de passer ce cap.

D. C. Depuis sa création, Endrix a progressivement développé des pôles d’activité forts dans le domaine du conseil aux entreprises. De notre côté, nous avons cherché au cours de ces dernières années à élargir notre offre, motivés par la volonté de présenter un conseil global à notre clientèle. Avec David nous avons souhaité créer un acteur qui puisse attirer des talents entrepreneuriaux et développer des projets de croissance notamment externes. Par ailleurs, dans un contexte d’inflation des coûts des conseils nous voulions demeurer un acteur abordable pour les ETI et les PME.

"L’objectif est d’unir nos forces, sans pour autant gommer les spécificités qui font notre réputation, et de créer un nouvel acteur incontournable du conseil" David Humbert

Quelle va être votre différenciation ? Vous mettez notamment l’accent sur la compétitivité de vos prestations...

D. H. Nous avons réalisé que nous nous étions déjà croisés sur quelques dossiers mais notre première rencontre avec Daniel a été déterminante pour la suite de notre aventure. Le courant est immédiatement passé entre nous et notre rapprochement s’est rapidement imposé comme une évidence.

Au moment de nos discussions, nous étions positionnés sur des marchés différents tout en partageant une ambition commune, celle de devenir le conseil financier et opérationnel de référence. C’est à travers la complémentarité de nos deux structures que cet objectif pourra être atteint. Attention, les marques Zalis et Endrix, le positionnement, la cible et la façon d’agir ne vont pas changer.

Au-delà de l’aspect financier, nous avons trouvé un mode de fonctionnement souple. L’objectif est d’unir nos forces, sans pour autant gommer les spécificités qui font notre réputation, et créer un nouvel acteur incontournable du conseil.

D. C. Au cours de la vie de Zalis, nous avons eu l’occasion de prendre en considération plusieurs propositions de rapprochement. Ces projets ont toujours été freinés par notre souhait de ne pas perdre notre identité et de nous engager auprès de quelqu’un possédant les mêmes valeurs et la même conception de notre métier. David est quelqu’un de très humain avec qui j’ai tout de suite su qu’un partenariat pouvait avoir du sens et nous nous sommes accordés sur un ancrage français.

Pour Zalis, il s’agit d’étoffer notre offre finance, avec notamment les services annexes sur lesquels Endrix est positionné : les vendor due diligences (VDD), les independent business reviews (IBR), les valorisations indépendantes, la trésorerie et l’ESG.

Par ailleurs, nous changeons de taille et nous montons en gamme, ce qui nous permet d’accéder à l’écosystème des cabinets de taille intermédiaire. Habituellement cela s’accompagnerait par une montée des prix. Or, David et moi avons souhaité conserver une prestation abordable de manière à ce que les ETI et PME françaises puissent continuer à avoir accès à ce type de conseil de haut niveau. Cela a toujours été le positionnement de nos deux cabinets. Nous nous unissons aujourd’hui pour être toujours plus forts aux côtés des entreprises françaises.

Propos recueillis par Béatrice Constans

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