Trois questions à Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la présidence de l’UMP « Faire vivre une troisième voie à l’UMP, une nécessité absolue »

Décideurs. Avez-vous le sentiment que l'élection est confisquée par François Fillon et Jean-François Copé ?

Nathalie Kosciusko-Morizet. J’ai surtout le sentiment qu’ils se trompent l'un et l'autre de calendrier, à vivre cette élection comme s'il s'agissait d'une pré-primaire pour l’élection présidentielle de 2017. Il y en aura des primaires, en 2016 !
Aujourd’hui, nous ne cherchons pas un successeur à Nicolas Sarkozy, mais une équipe pour organiser et animer le parti pour la période 2012-2015. Et le conduire à la victoire aux élections municipales. Si nous avons perdu en 2012, c'est notamment parce que nous avions perdu toutes les élections locales depuis dix ans. La reconquête commence par là et notre parti n'est pas prêt. Il est beaucoup trop centralisé car il a été construit autour d'objectifs présidentiels. J'ai fait douze propositions concrètes pour redonner des moyens financiers, humains et politiques à nos élus et nos militants. Ils sont l'avant-garde de la reconquête.


Décideurs. Y a-t-il une place à l'UMP pour une troisième voie ?

N. K-M.
Faire vivre une troisième voie à l’UMP n’est pas une option, c’est une nécessité absolue pour la démocratie de notre mouvement. Il y a d'ailleurs un accord large sur cette idée, beaucoup de nos militants, y compris de ceux qui sont engagés auprès d'autres candidats, souhaitent un vrai débat et s'inquiètent d'un duel.
Je les ai rencontrés tout au long de l’été en sillonnant la France avec ma caravane. Ils apprécient cette démarche directe. Mon projet tient en deux piliers : des propositions très concrètes pour rendre notre organisation plus efficace au niveau local, et des positions politiques tranchées sur nos alliances au niveau national. En matière de projet, je ne propose pas une liste de mesures que je trouve un peu vaine puisque nous avons quatre ans avant la présidentielle, et que nous venons de quitter le pouvoir. En revanche, je propose un axe, celui de la réciprocité. En matière économique, comme dans la société, le comportement du « passager clandestin », c'est fini !


Décideurs. La mise en place d'une direction intérimaire avec Michèle Alliot-Marie et Alain Juppé permettrait-elle d'assurer l'impartialité et le bon déroulement du scrutin ?

N. K-M.
Franchement, la priorité me paraît moins la mise en place d’une direction intérimaire que le dépoussiérage urgent de la procédure des parrainages. Télécharger un formulaire, l'imprimer, retrouver son numéro d'adhérent, photocopier sa carte d'identité... Il y a plus simple !
Un premier déblocage a été trouvé, avec l’envoi d’un courrier à tous les militants, accompagné d’un bulletin de parrainage et de la liste des pré-candidats. C’est une étape positive, mais rien n’est acquis pour autant. J’ai besoin du soutien le plus large possible pour aller jusqu’au bout de ma démarche. J’y suis déterminée. Pour beaucoup de militants, il serait inconcevable pour la démocratie de notre mouvement, alors que les sondages me placent en troisième position dans cette élection, que je ne puisse pas défendre le projet que nous portons.

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