Face au changement climatique, l’ensemble des structures de la société doit s’adapter. La prise de conscience, palpable, laisse place à une grande inquiétude. 

De la Bretagne au Pays basque, les secteurs du tourisme et des métiers de bouche ont pris conscience de la réalité des modifications du climat en observant, impuissants, les flammes ravager leur lieu de vie en même temps que leurs sources de revenus. Si le cycle se répète depuis plusieurs années – des chaleurs records qui se voient balayées par une amnésie collective une fois la première bise venue –, le caractère spectaculaire des catastrophes estivales de 2022 semble représenter un moment d’inflexion. S’ils peinent à imposer les solutions nécessaires au problème climatique, les COP et rapports du Giec ont au moins le mérite de marquer avec un peu plus de force l’imaginaire de chacun : le futur risque d’être difficile et nous ne sommes qu’au début de nos peines. Si, en réponse, le gouvernement veut étouffer le bruit de la sonnette d’alarme et appelle à ne pas sombrer dans une forme d’éco-anxiété, un malaise se ressent, notamment chez les entreprises.

Frousse climatique 

Le constat est là, glaçant – ce qui ne suffira cependant pas à rafraîchir l’atmosphère –, 54% des TPE et PME ne se sentent pas aptes à faire face au dérèglement climatique, tout en étant 82% à penser être, un jour, affectées par celui-ci. La température risque encore de monter et, par effet de ricochet, faire fondre comme neige au soleil les recettes des entreprises. Au-delà du secteur touristique, le danger touche l’ensemble du tissu industriel français qui finira inévitablement par connaître des pénuries d’approvisionnement, quand d’autres constateront des pertes de productivité… À mesure que les eaux montent, s’accroît le risque d’un naufrage collectif de l’économie française. 

Le vrai pouvoir c’est la connaissance 

La nécessaire préparation demande avant tout d’avoir une solide connaissance du sujet, or, la plupart des entreprises pèchent par un manque de connaissances dans ce domaine, à quoi s’ajoutent les ressources largement insuffisantes qui y sont allouées. En s’appuyant sur des instances telles que l’Ademe ou les collectivités territoriales, les entreprises peuvent cependant pallier cette asymétrie d’informations et envisager leur avenir, si ces dernières (seulement 24%) sont conscientes de l’existence de tels dispositifs L’industrie française doit se préparer à une augmentation des périodes de canicule, des sécheresses du sol, des inondations ainsi que des fluctuations extrêmes de températures. Des secteurs entiers seront repensés, à l’instar des sports de montagne qui risquent d’avoir à déchausser les skis pour se mettre au VTT. 

Éco-anxiété et sueurs froides fiscales  

L’épisode des Gilets jaunes et Bonnets rouges a rappelé aux gouvernants la complexité de mener une politique écologique et fiscale qui pèse sur les plus fragiles Les entreprises craignent que la transition ne leur soit imposée par une forme de matraquage fiscal et de maintes contraintes législatives. Il est même impérieux que les entreprises réalisent un audit relatif à leur situation et des dispositions qu’elles peuvent prendre. Le changement peut constituer une formidable opportunité pour enrichir la capacité d’adaptation des entreprises, tant au niveau du marché qu’au climat, à condition d’y être suffisamment préparé.

Émile Le Scel 

L’ensemble des chiffres employés proviennent de l’enquête réalisée par Goodwill-management en partenariat avecla MAIF et l’Agence, relative aux TPE et les PME. 

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