Jacques Ittah est le fondateur et le Managing Partner de Wil Partners. Féru de travail et passionné, il est porté par les rencontres faites dans son domaine d’activité.

Décideurs. Au cours de votre carrière, quelle a été l’opération qui vous a le plus marquée ? Et pour quelles raisons ? 

Jacques Ittah. Sans hésiter, la toute première opération de M&A que j’ai réalisée dans ma propre structure. Alors que je n’avais aucune expérience en la matière – j’ai tout appris sur le tas – Philippe Véran, qui est aujourd’hui un ami, m’a accordé sa confiance sur le dossier ELITech. De plus, la société, qui a été cédée à Ergon Capital Partners, m’a permis de rencontrer Serge Touati mais aussi François Rivalland, qui sont tous deux devenus des amis.

Quel est votre pire souvenir professionnel ? Et le meilleur ? 

Mon expérience chez Deloitte est assurément mon pire souvenir. Habitué à une compétition constante, je ne pensais pas qu’on pouvait s’investir dans un tel travail en mettant de côté toute forme d’affect. J’y ai été réellement malheureux et, très honnêtement, la mésentente a été réciproque. Je mesure aujourd’hui l’impact de l’environnement professionnel sur la confiance et l’implication au travail.

Mes meilleurs souvenirs sont nés de mes rapports aux autres. Peu de temps après avoir créé ma boîte, je suis retourné chez Weil Gotshal pour un dossier. Certains grands avocats, dont je suis proche, sont venus me saluer ce qui avait extrêmement touché le client. Et puis, les équipes de la reprographie et du secrétariat sont aussi descendues. Pour ma part, c’est ce qui m’a le plus ému. L’ambiance était incroyable à l’époque, tout comme chez Darrois. Je me suis toujours attaché à travailler dans des univers bienveillants. D’ailleurs, je ne me souviens pas des deals, mais des personnes que j’ai rencontrées.

 "J’ai toujours été heureux d’éprouver de la gratitude envers ceux et celles qui m’ont guidé et épaulé"

Qui était votre mentor ? 

Il s’agit de Philippe Véran, pour qui j’ai une grande admiration et qui est aussi la première personne à m’avoir fait confiance dans le milieu. Une véritable rencontre, tant sur le plan professionnel que sur le plan amical. Avec le recul, je pense qu’on s’est aidé et protégé mutuellement. 

Je reconnais volontiers que certaines personnes m’ont sacrément inspiré ! J’ai toujours été heureux d’éprouver de la gratitude envers ceux et celles qui m’ont guidé et épaulé. 

En dehors de votre métier, avez-vous des passions en particulier ? 

Des tas, trop même ! La plus ancienne, si on peut appeler ça une passion, tient plus de la vocation : celle de pouvoir aider les jeunes. Depuis peu, j’ai lancé la fondation Florence afin de soutenir les jeunes issus de la mixité sociale, pour les accompagner dans leurs études et leur faciliter l’accès aux stages.

Quant à mes hobbys, je suis un véritable collectionneur. Cela va du vin, aux livres et en passant par les montres. Les stylos aussi, un objet symbolique, que je m’offre chaque fois que je signe un deal. En "bon obsessionnel", je peux passer une heure dans une boutique pour m’initier à son processus de création. Mon goût pour la collection s’étend aussi à la peinture ancienne, à laquelle mon épouse qui est historienne de l’art, m’a initiée.

Par ailleurs, j’ai pour projet de me consacrer à de nouvelles « passions » au moment de la retraite (même si ma femme doute que je m’y tienne un jour). J’aimerais apprendre à jouer d’un instrument, pourquoi pas du saxo, de la batterie ou même du violon, voire reprendre des études. À choisir, j’opterais pour la médecine.

Quelle musique écoutez-vous avant de closer un deal ? 

Là aussi, j’ai des goûts musicaux assez éclectiques. Tout dépend de mes besoins. Quand je suis à court d’adrénaline, sur Orpéa par exemple, j’opte pour "Thunderstruck" d’AC/DC ou la B.O. de Rocky. Sans quoi, j’écoute beaucoup de "soupe", pour les refrains envolés, avec un medley et un fonds de violon comme dans "I Believe I Can Fly". D’ailleurs, mon coach sportif dirait que je fais la moitié de mes séances de sport sur des musiques romantiques. Sérieusement, comme je suis d’un naturel survolté, il vaut mieux que j’écoute des morceaux qui m’apaisent. 

Parcours

  • 2005 : sort diplômé de l’EM Lyon et de l’université de Paris II Panthéon Assas
  • 2002 : première collaboration au sein de Leonard Zack à New York
  • 2003-2008 : enchaîne les expériences en cabinet d’avocats, d’abord chez Darrois Villey Maillot Brochier puis Weil Gotshal & Manges, mais aussi chez Deloitte et CSC
  • 2008 : crée sa propre structure, Wil Consulting (devenue Wil Partners).

Propos recueillis par Béatrice Constans 

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