Après un début de carrière en M&A, elle se lance dans le financement. Celle qui a monté l’activité de debt advisory pour la France chez Clearwater aime entreprendre, que ce soit dans le business ou sur des sujets plus sociétaux.

Pas de doute. Laurence de Rosamel a un goût pour la sororité. Si en banque d’affaires la concurrence peut parfois faire rage entre pairs, la managing partner en charge de l’activité debt advisory pour la France de Clearwater n’est pas faite de ce bois-là. L’entretien en vue de l’écriture de son portrait commence par un mot pour ses consœurs. Dépitée il y a un an à la lecture d’un article financier qui mettait en avant le peu de promotions de femmes dans son métier, elle décide de prendre son bâton de pèlerin afin de recenser et contacter un maximum de banquières d’affaires. "Chez Clearwater en France je suis la seule associée. Je cherchais de la sororité et des role models, explique Laurence de Rosamel. Je parle désormais à 80 des femmes de la liste que j’ai établie et j’organise des événements pour mieux se connaître et échanger."

Intrapreneuse

À défaut de trouver suffisamment de role models de la génération au-dessus, elle peut donc désormais échanger et s’inspirer de personnalités "parallèles". Ce manque de femmes dans le milieu n’a pas empêché la banquière d’épouser le métier. "C’est mon père qui m’a aiguillée. Il avait rencontré des banquiers d’affaires au cours de sa carrière dans l’industrie et les avait trouvés impressionnants et polyvalents. Il m’a aussi encouragée à être indépendante financièrement, je me suis donc lancée et j’ai immédiatement accroché", se souvient-elle. À sa sortie de l’Essec, elle rejoint l’univers du M&A avant de se spécialiser dans le financement à Londres au sein de DC Advisory (ex-Close Brothers) puis à Paris chez Oddo BHF.

Ce qu’elle a apprécié dans chacun des postes qu’elle a occupés ? "L’intrapreneuriat." "Chez Clearwater je suis arrivée dans une maison établie pour créer une activité from scratch, explicite Laurence de Rosamel. Cela me correspond totalement car j’aime m’engager au-delà de la simple exécution des dossiers." Promue managing partner en 2022, elle est désormais à la tête d’une équipe de six personnes et responsable de l’activité debt advisory pour l’Europe, soit 40 âmes.

Opérations complexes

En quoi consiste son métier ? "Nos clients ont besoin de conseils, soit de la stratégie, de la structuration, du coaching, et des recommandations", résume-t-elle. Laurence de Rosamel les accompagne sur des opérations en standalone ou en lien avec les équipes de M&A de Clearwater, à la vente ou à l’achat. "Généralement, on vient nous voir pour financer des opérations que les prêteurs existants ont du mal à appréhender pour des raisons de liquidité, structuration ou calendrier." Dernièrement, elle a œuvré pour le groupe Efor dans son refinancement avec Capza et sa recomposition de capital avec Raise Invest et Andera Acto.

Laurence de Rosamel est également impliquée dans les sujets de gouvernance et a créé un réseau féminin chez Clearwater. De quoi attirer davantage de femmes ? "Je ne reçois que 25 % de CV féminins. Or les femmes représentent 35 % à 50 % des étudiants dans les filières finance des écoles de commerce et des universités. Il faut susciter des vocations en amont." Nul doute que celle qui aime casser les codes et s’engager avec force et conviction dans les sujets qui lui tiennent à cœur arrivera à faire bouger les lignes à son échelle.

Olivia Vignaud

 

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