Depuis 2014, la famille Lacoste est aux commandes de Fusalp, une belle endormie qui connaît une seconde jeunesse. Le secret du succès ? La diversification et l'attention portée au commerce physique.

Lorsqu’une aventure au sein d’une entreprise familiale s’achève, les fondateurs ou leurs descendants peuvent prendre divers chemins. Pour certains, la flamme entrepreneuriale ne s’éteint jamais. C’est le cas des héritiers Lacoste qui, après avoir cédé leurs parts fin 2012, ont décidé de commencer une nouvelle histoire. Aux côtés de l’ancien numéro deux de la marque au crocodile, Alexandre Fauvet, Sophie Lacoste, son frère Philippe et sa femme Mathilde – qui avaient très envie de continuer à travailler en famille – trouvent une nouvelle entreprise dans laquelle investir : Fusalp. "Reprendre une marque comme celle-ci, c’est être dépositaire de tout le travail qui a déjà été réalisé auparavant, explique Sophie Lacoste, coprésidente de Fusalp. Nous sommes là aujourd’hui pour la développer de la meilleure manière, avec une vision long terme et la volonté de la transmettre aux futures générations. Il est passionnant d’agir avec cet état d’esprit."

Mode et sport 

Si la marque est effectivement très belle – Fusalp a lancé le premier fuseau de ski technique –, il fallait lui "redonner son aura". "Nous étions tous les quatre très alignés sur ce que l’on voulait faire : des vêtements haut de gamme, alliant technicité et style, qui permettent à ceux qui les portent de s’exprimer au ski, en voyage, à scooter, au quotidien, ajoute Sophie Lacoste. Les vêtements font partie des choses qui vous rendent capables d’agir et de ressembler à ce à quoi vous avez envie."

"60% des produits écoulés appartiennent à la gamme urbaine"

Pour allier mode et sport, quitter le milieu de gamme et ne plus dépendre uniquement du ski qui est touché par le phénomène de saisonnalité, Fulsap peut compter sur l’expérience de sa créatrice artistique, Mathilde Lacoste. Les produits retrouvent une vraie identité, le logo historique bleu, blanc, rouge regagne les vêtements et l’offre de produits s’élargit. Résultat, 60 % des articles écoulés appartiennent à la gamme urbaine. Une diversification qui a permis à Fusalp de passer 6 millions de chiffre d’affaires au moment de son rachat en 2014 à 50 millions en 2022. Et ses dirigeants ambitionnent d’atteindre les 100 millions dans les trois ans. 

Ouvertures de boutiques

Ces chiffres n’auraient pas été les mêmes si Fulsalp n’avait pas décidé d’ouvrir des boutiques. Après un premier pas dans le Marais rue des Blancs Manteaux, l’entreprise a gagné Megève, Lyon, La Clusaz, Annecy, Val d’Isère ou encore Lille. Un bon équilibre entre montagne et ville. Les Lacoste misent également sur l’international. Outre la Suisse, la Belgique, l’Angleterre et l’Espagne, la société vise le marché asiatique où elle a ouvert une boutique en Corée, pays dans lequel son CEO avait œuvré par le passé. Elle fait également le pari des États-Unis, où elle devrait bientôt compter trois magasins après l’inauguration de celui de New York. "Nous évoluons certes dans un monde globalisé mais il faut s’adresser aux gens de manière locale, estime Sophie Lacoste. Même si nous gardons les codes Fusalp, nous ne répliquons pas les mêmes boutiques dans chaque pays. Je n’aime pas entrer dans un magasin, en fermer la porte et ne pas savoir où je me trouve car tous les magasins se ressemblent."

Les relais de croissance sont mis en place. Reste à continuer de les développer. Fusalp planche également sur les sujets RSE. La marque, qui produit en Europe et en Asie, a bien conscience qu’il faut rapatrier le plus possible sa production sur le Vieux continent. Cette ambition requiert un travail de tous les jours pour les Lacoste qui ont bien l’intention de poursuivre le projet dans la durée.

Olivia Vignaud 

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