À 80 ans, la Chilienne est la neuvième femme la plus riche du globe. Elle règne sur un empire minier qui s’est peu à peu diversifié.

Au Chili, il se murmure qu’il est difficile de porter son regard quelque part sans y voir l’empreinte d’Iris Fontbona, première fortune du pays. Pourtant, à sa naissance, rien ne l’y prédestinait. Sa vie bascule à 17 ans quand, lycéenne dans un établissement catholique privé, elle rencontre un certain Andrónico Luksic Abaroa, de quinze ans son aîné. Ce veuf est l’une des plus grosses fortunes du Chili grâce à ses mines de cuivre. Trois ans après la première rencontre, elle l’épouse et, lorsqu’il décède en 2005, c’est elle qui reprend les rênes de l’activité familiale.

L’impératrice du cuivre

La voici subitement propulsée à la tête d’Antofagasta PLC, groupe minier fondé en 1888 et coté au London Stock Exchange. La société possède la majorité des mines de cuivre du Chili, plus gros pays fournisseur du monde. Elle s’étend également en dehors de l’Amérique latine grâce au rachat de l’américain Twin Metals ou encore avec la prise de contrôle de gisements canadiens. Une véritable manne puisque le cuivre est un métal indispensable à la production d’éoliennes, de voitures électriques ou de circuits imprimés. Impossible de mener à bien la transition énergétique et technologique sans lui.

Banque, bières et bateaux

Peu à peu, le clan Luksic diversifie son activité qui, désormais, ne se limite plus au secteur minier. La famille contrôle Banco de Chile, seconde banque du pays, CCU, premier brasseur et producteur de jus et d’eau minérale du Chili, CSAV, principale entreprise de transport-logistique d’Amérique du Sud, ou encore le groupe industriel Madeco. La famille est également présente dans les médias notamment grâce à la chaîne de télévision Canal 13. Toutes ces activités sont regroupées au sein du conglomérat Quinenco dirigé par Jean-Paul Luksic Fontbona, fils d’Iris. Son demi-frère Andrónico Luksic Craig, est pour sa part le CEO d’Antofagasta PLC en plus d’être un alpiniste émérite.

Le cuivre étant primordial à la transition énergétique, la fortune du clan Fontbona devrait continuer de croître

Fortune

L’activité du groupe familial permet à Iris Fontbona de se reposer sur une fortune estimée à 22,8 milliards de dollars, ce qui fait d’elle la neuvième femme la plus riche du monde, la 67e fortune mondiale et la première du Chili, loin, très loin devant son dauphin Julio Ponce Lerou qui ne possède « que » 3,6 milliards de dollars. Cependant, il lui reste encore du chemin à parcourir pour intégrer le trio de tête des femmes les plus riches du monde : la Française Françoise Bettencourt Myers, héritière de L’Oréal (74,8 milliards de dollars), l’Américaine Alice Walton, héritière de l’empire Walmart (65,3 milliards) et sa compatriote Julia Koch, elle aussi héritière d’un empire minier (60 milliards). Soulignons également que l’octogénaire est la seule femme présente dans notre sélection de  milliardaires « exotiques ». Sa principale rivale, la banquière Kazakhe Dinara Kulibayeva essaie tant bien que mal de gagner son quatrième milliard de dollars…

Partageant son temps entre sa maison londonienne, le Liechtenstein et son pays natal, celle qui se définit comme catholique très pratiquante garde un œil avisé sur la croissance de son groupe et s’investit dans la philanthropie. En 2015, elle a notamment fait un don de près de 4 millions de dollars au téléthon chilien.

Lucas Jakubowicz

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