À l’heure de l’évolution fulgurante du monde du travail et du désengagement des salariés, favoriser le dialogue social et permettre aux salariés d’évoluer et de trouver équilibre et bien-être est primordial pour la fonction RH. Un défi que tente de relever quotidiennement Dan Abergel, de concert avec les instances représentatives et les collaborateurs du groupe SEB.

  Décideurs. Selon vous, quels sont les principaux enjeux sociaux en entreprise cette année ?

 Dan Abergel. Au-delà des réformes qui impactent l’entreprise, il existe des enjeux sociétaux très forts. La période post-Covid a amené de nombreux changements, dont une fluctuation accélérée des économies qui impacte considérablement le volet social des entreprises. L’activité au ralenti durant cette période, a été suivie d’une reprise fulgurante, durant laquelle la guerre des talents s’est amplifiée.

Depuis dix-huit mois, le cycle économique a encore changé. Le marché s’est contracté, et les conséquences sociales de la crise sanitaire telles que le télétravail, le travail hybride et la guerre des talents demeurent partout dans le monde. L’attractivité et la rétention des collaborateurs restent des enjeux majeurs de strategic workforce planning pour le groupe SEB, qui possède pourtant tous les atouts pour les attirer et les fidéliser. Les organisations doivent pouvoir faire face à la nécessité d’évoluer et de faire évoluer leurs salariés.

D’autres tendances sociétales de fond rentrent en ligne de compte, telles que la transition écologique, qui a notamment pour conséquence l’obligation pour les entreprises d’appréhender différemment les métiers. L’impact social est immédiat : de nouveaux métiers et parcours métiers, une conscience sociétale beaucoup plus forte. Les conséquences business sont majeures, car nous devons répondre aux aspirations des consommateurs qui évoluent. Nous nous attelons à développer des produits qui consomment moins d’énergie, qui sont recyclables et responsables.

 Quelles actions ont été menées par le groupe SEB afin de favoriser le dialogue social ?

 Le groupe s’est historiquement toujours inscrit dans une collaboration constructive fidèle à ses valeurs. Cela se traduit par un dialogue social ouvert et des accords qui vont très souvent au-delà des obligations légales. Le respect et la crédibilité sont de mise, c’est pour cela que nous avançons avec honnêteté et en toute transparence. Dès lors, notre dialogue social en sort renforcé, et en conséquence, une certaine forme de confiance s’installeNous favorisons une dynamique d’échange et de partage dans le respect de chacun, même si nous ne sommes pas toujours d’accord.

 Quels résultats avez-vous observé à la suite de la mise en place de vos accords collectifs ?

 Notre accord GPEC, par exemple, se veut en lien avec la stratégie de l’entreprise. L’un de nos objectifs s’est axé autour du développement des compétences numériques des salariés en production. Ce fort enjeu de compétitivité et d’efficacité nous permet de créer de la valeur ajoutée. C’est une mesure gagnant-gagnant, les salariés ont obtenu à titre personnel des connaissances techniques complémentaires. En accord avec les partenaires sociaux, nous avons mis en place des modules de formation certifiants. Les compétences ainsi acquises et validées leur permettront également de les utiliser hors de l’entreprise. En outre, chacun d’entre eux a obtenu une prime à l’issue de la formation.

L’accord handicap, agréé par l’État, a quant à lui, abouti à une politique de recrutement actif favorisant les volets diversité et inclusion avec des mesures concrètes développées en accord avec les partenaires sociaux. Les piliers sociaux du groupe sont aujourd’hui largement partagés et bien perçus des salariés.

Par ailleurs, Nous devons prendre en compte la spécificité et les problématiques de chacun, en tertiaire comme en production. L’accord QVT, signé en 2016 et incluant le télétravail en est un bon exemple. Concernant certains de nos salariés, nous avons opté pour l’hybridation afin qu’ils puissent être présents sur site dès que cela est nécessaire. Les collaborateurs non éligibles au télétravail ne doivent pour autant pas être négligés. D’autres mesures ont donc été mises en œuvre à leur égard telles que l’amélioration des conditions de travail, l’ergonomie des postes, la possibilité d’accompagner leurs enfants lors de la rentrée scolaire, même lorsqu’ils travaillent en équipe. Pour les salariés en équipe alternante depuis plusieurs années, des jours de repos supplémentaires ont été attribués.

 Quelles sont les ambitions du groupe SEB en la matière ?

 Nous restons focalisés sur les parcours métiers, sujet d’envergure internationale, notamment en ce qui concerne les métiers en tension ou en évolution. En outre, nous sommes à l’écoute des salariés en quête de sens, et travaillons à leurs côtés pour développer leur parcours et les former. L’équilibre vie professionnelle-vie personnelle favorise également l’attachement au groupe ainsi que le renforcement de l’efficacité des équipes. Enfin, la stratégie RSE est incarnée avec des actions concrètes, telles que la réparabilité de nos produits. Les salariés en sont fiers. Nous espérons parvenir à partager cette vision avec nos partenaires sociaux, car c’est un sujet sociétal de préoccupation majeur.

Propos recueillis par Clara Elmira 

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