Depuis son arrivée à la direction des ressources humaines de Pepsico, le groupe campe sur le podium des entreprises où il fait bon vivre. Stéphane Saba est de ces DRH qui pensent le bien-être comme un levier de performance. Et au-delà des mots… il y a des actes. Rencontre.

Décideurs. En quoi Pepsico est-elle une « entreprise apprenante »? ?

 

Stéphane Saba. Aujourd’hui, les relations commerciales évoluent, comme les goûts des consommateurs ou la réglementation. Être une entreprise apprenante implique de s’adapter en permanence à cet environnement changeant, que l’on qualifie de Vica : volatile, incertain, complexe et ambigu. D’abord à travers notre organisation. Ainsi, le Think Tank PepsiCo, composé d’une dizaine de collaborateurs, a dernièrement proposé des actions de simplification de nos méthodes de travail ou encore la mise en place de mentoring. La création d’un département Developement et Transformation nous permettra aussi d’accélérer notre mutation. Au-delà de l’organisation interne, intégrer Pepsico c’est l’assurance d’accéder à tous les outils pour se développer professionnellement. Les salariés profitent d’une université en ligne et utilisent des Moocs. Les formats learning lunch sont aussi des moments privilégiés pour la gestion des savoirs. Nous offrons le déjeuner aux collaborateurs volontaires et un salarié partage ses connaissances sur la gestion des émotions, la compréhension du bulletin de paie, la découverte de la sophrologie… On y invite souvent des personnalités inspirantes telles que Florence Servan-Schreiber qui nous a beaucoup appris sur le bonheur au travail grâce à sa théorie 3 kifs par jour ou encore l’amiral Lajous, fervent promoteur de l’éthique en entreprise.

 

Décideurs. Comment valorisez-vous l’intrapreneuriat ?

 

S. S. Nos équipes sont toutes entrepreneurs de leurs fonctions et maîtrisent l’impact business de leurs initiatives. Autonomie et co-responsabilité sont des valeurs fortes. Valoriser l’intrapreneuriat implique de reconnaître le droit à l’erreur. Il faut être à l’aise avec les initiatives qui n’obtiennent pas le résultat escompté. Organiser des concours, communiquer sur les succès… Il est aussi important de valoriser la prise de risque grâce à un système de gestion de la performance positivement discriminant pour les  « surperformers ».

 

Décideurs. Votre politique des ressources humaines met le bien-être des collaborateurs au cœur de la performance, quel est le ROI d’un tel choix ?

 

S. S. Le bien-être est le levier de notre croissance, qui est quatre à cinq fois supérieure à celle de nos concurrents. Alors que plus de la moitié de notre population a un profil commercial, sujet à une forte mobilité, notre turnover n’est que de 5 %. Dans une entreprise où il faut bon vivre, même les profils les plus concurrentiels sur le marché de l’emploi restent.

 

Décideurs. En quoi les managers participent au bien-être des collaborateurs ?

 

S. S. Chaque manager est formé à l’intelligence émotionnelle pour comprendre ses équipes et construire un langage commun qui sert le bien-être de tous. La qualité managériale est d’ailleurs mesurée chaque année. Les collaborateurs évaluent leurs managers sur la base de plusieurs critères,comme la capacité à parler avec vérité et franchise, le courage managériale, la faculté de communiquer pour résoudre les problèmes ou encore celle de valoriser les succès…

« Chaque salarié donne et reçoit du feedback quel que soit son statut »

Décideurs. Certains collaborateurs ont expliqué au chroniqueur et écrivain Benjamin Fabre, en immersion dans vos locaux, qu’il « n’y avait pas de silo chez Pepsico ». Le flat management est l’une de vos valeurs structurantes ?

 

S. S. Pas nécessairement, le management a beaucoup de relief au sein du groupe mais il repose sur la proximité et la bienveillance. L’entreprise est décloisonnée. Les personnes, si elles le souhaitent, peuvent passer d’une fonction à une autre, d’une équipe à une autre. Cette flexibilité est permise grâce à notre organisation par catégories. Tous les commerciaux, marketeurs, logisticiens qui travaillent sur les produits d’épicerie par exemple, fonctionnent comme dans une entreprise et poussent ensemble leurs produits autour d’objectifs communs.  Chaque salarié donne et reçoit du feedback quel que soit son statut. Cette culture de l’égalité se ressent dans l’entreprise et aussi en dehors. En témoigne l’équipe de cinquante personnes volontaires pour faire ensemble le semi-marathon de Paris.

 

Décideurs. Quels sont vos défis pour 2016 ?

S. S. En 2016, notre premier objectif est de réaliser nos ambitions de croissance dans le cadre d’une performance responsable. Notre responsabilité sociale passera notamment par la montée en puissance de notre partenariat  avec l’ANDES, le réseau des épiceries solidaires. Nous continuerons aussi d’accompagner nos collaborateurs dans leur développement et notamment grâce à l’apprentissage des langues et des différentes cultures européennes afin de relever le défi de l’internationalisation. Enfin, réussir la digitalisation de notre entreprise est  une étape clé de notre feuille de route, pour 2016 et les années à venir.

 

Propos recueillis par Alexandra Cauchard 

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