Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, Mifid 2 résonne dans tout l’écosystème financier. Richard Houbron, cofondateur du family office Experts en patrimoine, fait le point sur cette nouvelle réglementation.
Décideurs. La nouvelle réglementation européenne Mifid 2 est entrée en vigueur le 1er janvier 2023. Pouvez-vous revenir sur ses objectifs ?
Richard Houbron. L’un des premiers objectifs est de disposer d’un fléchage de l’épargne vers des produits plus durables. Ensuite, il faut que ce choix puisse être porté à la connaissance des investisseurs finaux et ne reste pas seulement un sujet de discussion. Leurs souhaits doivent conditionner les produits proposés. Il faudra alors pouvoir les aiguiller vers des produits qui correspondent à leurs appétences. Partant du principe que le client ne connaît pas les dessous de la réglementation, il y aura tout un travail de pédagogie pour leur présenter les différentes opportunités permettant d’investir de façon durable.
 
Observez-vous des changements dans la relation conseil - client ?
Cette série de nouvelles réglementations rend le métier de conseil plus complexe et d’autant plus pour les épargnants. Avant même l’effort de pédagogie, les conseils doivent se former pour pouvoir anticiper et répondre aux questions légitimes des clients.
 
Cela peut-il bloquer les profils prudents ?
La majeure partie des produits très "green" se trouve plutôt orientée actions et  donc risquée. Il y aura donc moins de possiblités de constituer un portefeuille averse aux risques mais qui a une appétence aux problématiques environnementales que pour une allocation risquée avec les mêmes affinités.
 
Est-ce un sujet qui touche vos clients ?
Nous avons encore peu de clients ayant fait de notre offre en la matière un outil de sélection. Avec cette réglementation, nous allons entrer dans une ère qui offrira davantage de détails et de subtilités produits. Il est tout à fait possible que certains épargnants creusent le sujet, acquièrent des convictions et nous posent plus de questions.
 
Le mot de la fin ?
Pour l’instant, la réglementation nous propose trois clés d’entrée pour juger de la pertinence d’un produit : la SFDR, la taxonomie européenne et le respect des ODD. Souvent, le marché ne raisonne que selon l’un des trois. Nous pouvons tout à fait imaginer que demain, un client nous demande un produit classé SFDR 8 ou 9 et aligné à tel pourcentage avec la taxonomie européenne, ce qui va réduire le spectre des possibilités. Le niveau de compétences et d’exigences des épargnants va se développer et  conduire à des approches plus sophistiquées. C’est positif pour l’épargne et la réduction du greenwashing !
 
Propos recueillis par Marine Fleury

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