Alienor Capital continue sa croissance aussi bien sur son offre que sur ses équipes. Plusieurs recrutements ont été réalisés cette année avec pour double but le déploiement sur l’axe professionnel de sa clientèle et le développement de la gestion sous mandat. Point sur le développement de la société.
Décideurs. Comment avez-vous vécu l’année 2022 ?
Arnaud Raimon. Il nous a semblé qu’une bulle spéculative avait commencé à se former dès la fin de l’année 2021 sur les valeurs de croissance. Nous avons pris conscience du phénomène inflationniste et du risque de récession dès le début de l’année suivante. À partir du mois de février, nous avons drastiquement désensibilisé nos fonds ainsi que ainsi que la gestion privée. La quasi-totalité de nos solutions obligataires ont été liquidées et les valeurs les plus cycliques restées en portefeuilles ont progressivement été soldées. De cette façon, notre exposition est tombée à presque zéro au mois de mars et a évolué sur les mois suivants en alternant les phases positives et négatives. Résultat, les performances de tous nos fonds ouverts sont quasiment à l’équilibre en 2022.
 
Avez-vous poussé certains produits pour faire face à ce contexte de marché ?
Nos solutions habituelles que sont les deux fonds de performance absolue sont connues pour être "tout terrain". Ce ne sont pas des produits spécifiques anti- inflation mais ils savent s’adapter au constat que nous avions réalisé en fin d’année dernière.
 
2023 s’appréhende comme l’année de l’obligataire…
Je suis assez d’accord. C’est effectivement une année où il y aura des opportunités, la question est de savoir à quel moment les saisir. Il semblerait que nous ne soyons pas arrivés au bout de l’élargissement des spreads du crédit ni de la hausse des taux longs de référence. Il y a déjà des opportunités à saisir mais il est peut-être encore un peu tôt pour investir pleinement en obligations d’entreprises.
 
Vous prévoyez d’autres tendances pour cette année ?
L’inflation restera structurellement plus élevée que ce que nous avons connu ces dernières décennies car certains éléments poussent cette tendance. Les deux principaux sont l’inflation du coût du travail (lié à une remise en cause de la mondialisation des chaînes de production) et les coûts induits par la décarbonation de l’économie et la transition écologique.
 
Côté finance responsable, où en êtesvous ?
Nous avançons sur le sujet prudemment en attendant que l’environnement réglementaire se stabilise. Tous nos fonds ouverts sont passés article 8 selon la réglementation SFDR. Nous avons une politique de "best of" dans la sélection de nos titres, avec comme principal critère les émissions de CO2 scopes 1 et 2 meilleures que l’univers de référence, en moyenne pondérée. Cela s’applique aux actions comme aux émetteurs obligataires.
 
Des projets pour l’année prochaine ?
Nous avons un produit obligataire daté Investcore 2028 en cours de lancement, créé sur les mêmes méthodes que notre stratégie Investcore 2019, récompensée par Lipper à deux reprises comme meilleur fonds daté. C’est une solution bénéficiant d’une sélection de qualité de crédit très rigoureuse. Ce nouveau fonds sera très majoritairement investment grade. Chaque émetteur sera aussi rattaché à un élément de réassurance (la méthode Investcore) qui nous conforte sur sa solvabilité. De façon générale, nous souhaitons continuer à fournir une gestion de qualité en nous focalisant d’abord sur la stratégie puis sur le choix de titres.
 
Propos recueillis par Marine Fleury

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