Bordier & Cie accompagne les grandes familles et des entrepreneurs dans la gestion de leur patrimoine. Christophe Burtin, le directeur général de Bordier & Cie France, nous décrypte l’actualité du groupe.
Décideurs. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur le groupe Bordier Cie ?
Christophe Burtin. Créé en 1844, Bordier & Cie, dont le siège est situé à Genève, est le plus important banquier privé suisse ayant conservé le statut de société en commandite qui prévoit la responsabilité illimitée de ses associés. Spécialisé en gestion de fortune, le groupe gère 16 milliards d’euros, et s’est largement internationalisé depuis une vingtaine d’année. Aujourd’hui environ un tiers des actifs est géré par ses filiales au Royaume-Uni, en France, à Singapour, et en Uruguay. Notre groupe, indépendant et familial, a réussi ces dernières années à combiner la croissance (le net new money est supérieur à 5 % des actifs depuis 2019 et atteint même 10 % en 2022), la rentabilité (cost/income de 67 %) tout en conservant une excellente solvabilité avec un CT1 ratio > 30 %. Présent en France depuis 2006, nous avons fait le choix d’une création de filiale ex-nihilo et évoluons avec un statut de société de gestion qui nous convient très bien. Nous gérons ou conseillons plus de 800 millions d’euros, avec une équipe de 25 personnes dont deux senior advisors (Olivier Roy, ex DG de KBL Richelieu, et Bernard Le Bourgeois qui a occupé des postes de direction dans des grands groupes et des ETI).
 
Quelle est votre stratégie d’implantation en régions ?
Nous avons ouvert en 2017 des bureaux en Bretagne, à Brest et Rennes, à l’occasion du recrutement de deux banquiers seniors. C’est une très belle réussite, et nous apprécions beaucoup cette région. Nous sommes ouverts à l’idée de reproduire l’exercice ailleurs ; tout est une question de rencontre avec des professionnels expérimentés ayant la capacité de porter ce type de projet de développement et qui partagent les valeurs de notre groupe (entrepreneuriat, esprit d’équipe, transparence).
 
Le secteur de la gestion privée est dans une phase de consolidation, envisagez-vous d’y participer ?
Nous sommes dans des métiers de capital humain et il est fréquent que ces opérations se traduisent par des querelles d’égos, des pertes d’énergie, et in fine le départ de collaborateurs clés. Notre groupe a par le passé déjà opéré quelques acquisitions ciblées mais nous préférons le plus souvent recruter des banquiers privés ou des gérants, et favoriser l’épanouissement des équipes, tout en conservant notre ADN qui est unique. Une équipe qui comme la nôtre aujourd’hui réunit compétences, engagement fort et travail en équipe peut surmonter toutes les difficultés conjoncturelles. Mon rôle de manager est de faire en sorte que ces conditions soient réunies. Cela se reflète dans nos chiffres, en 2022 nous avons collecté 160 millions d’euros de capitaux nouveaux soit près de 20 % de nos encours gérés, et 2023 se présente sous de bons auspices.
 
Quelle est la stratégies Bordier & Cie (France) vis-à-vis des CGP et des multi family-offices ?
Les CGP et les multi family-offices sont parfois des concurrents dans la phase de conquête, ils disposent à ce titre de nombreux atouts, notamment la proximité géographique. Mais ils sont aussi des partenaires potentiels.  Nous avons souhaité au printemps 2021, nous positionner auprès d’eux en leur proposant deux prestations ciblées qui rencontrent un beau succès :  notre mandat de gestion en titres vifs actions internationales à partir de 500 000€, et notre mandat de conseil en private equity. Notre présence auprès des CGP et des FO est à long terme mais nous restons sélectifs, l’idée à terme est de travailler en partenariat avec quelques dizaines de cabinets, pas davantage. En 2022, la gestion déléguée aura représenté un quart de notre collecte.
 
Nous assistons à un boom du Private equity pour les clients privés, quelle est votre approche en la matière ?
Dès 2016, nous avons proposé à nos clients d’investir en direct dans des fonds institutionnels, dans le cadre d’un mandat de conseil, en négociant des tickets minimums de 250 000€. Ainsi nous proposons chaque année 2 à 3 opportunités d’investissement dans des fonds qu’il s’agisse d’equity (Buy-out, growth) ou de dette (mezzanine et/ ou unitranche), en primaire comme en secondaire en diversifiant les gérants, les styles et les zones géographiques. Nous accompagnons actuellement la levée d’un quatorzième fonds, un véhicule européen de dette privée unitranche et très prochainement celle d’un nouveau fonds de buy-out midmarket. Notre spécificité est de permettre l'accès à de grands gérants français ou internationaux directement dans leur Fonds maître aux cotés des investisseurs institutionnels, sans l'intermédiaire d'un Fonds feeder.

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