Alexandre Vermynck, counsel au sein du cabinet américain Davis Polk & Wardwell depuis 2017, est sélectionné pour le dossier de La Relève 2021.

Ce qui anime Alexandre Vermynck depuis son enfance ? Ni le prestige de la robe noire, ni l’exaltation du prétoire, ni l’univers feutré des grands cabinets d’affaires. Mais plutôt une envie de contribuer au rayonnement de la société. De prendre des responsabilités au sein de la Cité.  D’être parmi ceux qui font bouger les lignes  : "Je prends rapidement conscience que pour s’engager en politique, il faut maîtriser le droit", explique avec lucidité celui qui se découvrira finalement une passion pour la matière juridique.

Après une formation en droit privé – il est diplômé d’un master en droit international des affaires en 2007 –, l’étudiant peaufine ses connaissances financières à Sciences Po, puis se lance dans le grand bain. Et c’est peu de le dire. Après avoir suivi son stage de fin d’études chez Clifford Chance, le jeune avocat intègre les rangs de l’un des cabinets américains les plus exigeants : Weil Gotshal & Manges. Il intervient alors en contentieux des affaires et couvre principalement des litiges commerciaux. Alexandre Vermynck forge son savoir-faire aux côtés d’avocats de renom comme Francis Teitgen – ancien bâtonnier du barreau de Paris – ou Didier Malka. "Le premier a une vision hiérarchisée de la transmission, se souvient l’intéressé qui exercera pendant sept ans au sein de la maison. C’est tout l’inverse pour le second. Dans les deux cas, on m’a vite fait confiance en m’associant à des dossiers d’envergure. J’ai beaucoup appris." Si bien qu’il décroche le prestigieux titre de premier secrétaire de la Conférence du stage en 2013.

Droit et politique

Son premier dossier marquant ? Celui dit de la Grande loge nationale française, en 2015. "Francis Teitgen et moi sommes mandatés par des membres de la GLNF qui estiment que le président se maintient au pouvoir dans des conditions illicites", se souvient Alexandre Vermynck. Par une pirouette juridique et intellectuelle, les deux avocats parviennent à persuader le juge de désigner un administrateur judiciaire pour pendre, ponctuellement, la tête de cette obédience maçonnique réservée aux hommes. Ironie du sort : c’est une femme qui sera chargée de cette mission. Ceci, en attendant qu’un autre "grand maître" soit désigné dans le respect des statuts de la GLNF. "Cette affaire est une illustration pittoresque de l’intérêt qu’il peut y avoir à bien maîtriser la science juridique, la 'règle du jeu', et ce, même dans les milieux qui se caractérisent, comme la Franc-maçonnerie, par une certaine opacité ou en tout cas par un goût cultivé du secret", poursuit celui qui apprécie le caractère mixte de cette affaire, à mi-chemin entre droit et politique.

Sens de l’explication, intérêt pour la stratégie

Après avoir passé sept années au sein du cabinet Weil Gotshal & Manges,  l’avocat rejoint un autre géant américain : Davis Polk & Wardwell. Parce que les clients saluent la finesse de son analyse et sa compréhension des enjeux commerciaux qui se cachent derrière chaque dossier, l’avocat est nommé counsel un an seulement après son arrivée. Son principal savoir-faire ? L’accompagnement d’entreprises – comme LVMH, Pierre Balmain, Le Méridien ou le groupe Philippe Ginestié – dans le cadre de litiges ou d’arbitrages commerciaux et corporatifs. Dans les secteurs du luxe, des transports, de la distribution ou des médias. L’avocat conseille par ailleurs particuliers et entreprises dans des affaires pénales ou des enquêtes réglementaires. "Je crois qu’il n’existe pas une manière d’être un bon avocat. Le seul dénominateur commun, c’est la maîtrise du droit, des qualités d’expression et un intérêt prononcé pour la stratégie." Pas bête.

C. C. 

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