Réalisé en partenariat avec le think tank spécialisé dans la tech, The Galion Project et Bpifrance, le benchmark des pratiques ESG dans la tech européenne initié par Revaia permet de visualiser les actions ESG mises en œuvre par les start-up en fonction de leur croissance. Un bon moyen de comparaison, de l’amorçage à la série D.

Le fonds de VC européen, Revaia, publie une enquête montrant l’évolution de la prise en compte par les start-up des sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance, en fonction de leur maturité. Malgré un retard général dans l’évaluation des émissions indirectes, la mesure de l’empreinte carbone est une constante, de l’amorçage à la série D. À l’inverse, côté sociétal, l’efficacité des moyens encourageant la diversité et la parité des effectifs y compris dans la gouvernance, diverge selon le développement des start-up.
 
Priorité pour tous : mesurer l’empreinte carbone
Les initiatives ESG sont majoritairement axées autour de la mesure de l’empreinte carbone. En série A, elles sont une sur deux à l’évaluer et 86 % en série D. Une donnée à mettre en perspective avec l’absence de collecte d’informations sur les émissions indirectes des entreprises, notamment celles de leurs clients ou fournisseurs. Ce "scope 3", d’après le protocole international des émissions de gaz à effet de serre, représente pourtant 70 % de l'empreinte carbone d'une entreprise. Si le degré de maturité de la start-up accroît fortement sa capacité à mesurer sa propre empreinte carbone, elle a peu d’influence sur l’instauration de programmes de compensation carbone. Ces actions restent faibles globalement à tous les âges, et passe de 14 % à 21 % entre la série A et la série D.
 
À mesure qu'une entreprise mûrit, la taille de son conseil d'administration augmente au détriment de la proportion de femmes.
La série D moins paritaire
Qu’il s’agisse de l’ensemble des effectifs, des équipes dédiées à la tech ou des comités exécutifs, la part de femmes augmente jusqu’en série B pour atteindre les 43 % puis décroît avec l’augmentation des effectifs nécessaires au passage en série D, passant à 39 %. Le constat se fait également au sein des organes de gouvernance. À mesure qu'une entreprise mûrit, la taille de son conseil d'administration augmente au détriment de la proportion de femmes, qui passe de 37 % à 27 % entre la phase d’amorçage et la série D.
 
Nomination d’un responsable ESG
La nomination d'un responsable ESG est un pilier essentiel d'une stratégie ESG ambitieuse. Les données recueillies montrent qu'une entreprise avec un responsable ESG initiera en moyenne 2,5 fois plus de projets ESG qu'une entreprise sans responsable dédié. Parmi les actions engagées, on note la mise en place de mécanismes de compensation carbone, l’obtention de certifications B Corp ou encore l’instauration d’une charte de diversité. La difficulté réside dans le choix du bon moment. Mettre en œuvre ce type d’action trop tôt peut ne pas être pertinent. À L’inverse, parce que les entreprises plus matures perdent en agilité, attendre trop longtemps peut retarder la conversion des actions en résultats mesurables. La prise en compte du stade de maturité demeure indispensable pour que les jeunes acteurs de la tech priorisent efficacement leurs politiques ESG.
 

Céline Toni

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