Identifier un problème, et s’évertuer à le résoudre. Voilà qui pourrait être la devise de Lucie Basch, créatrice de l’application Too Good to Go qui lutte activement contre le gaspillage alimentaire. Une solution qui favorise commerçants, consommateurs… et la planète.

Centralienne, Lucie Basch commence sa carrière chez Nestlé. Pendant un an et demi, elle se frotte au fonctionnement de l’industrie agroalimentaire et à l’absurdité de ses process qui érigent le gaspillage au rang de fatalité dont chacun s’accommode. Elle, ne le supporte pas. Elle démissionne et s’exile quelque temps au Danemark où le projet de Too Good to Go mature et s’enrichit de rencontres. En 2016, elle se lance.

Win, win, win

Le concept ? Proposer une solution simple et efficace, pour que chacun puisse s’engager de façon concrète contre le gaspillage alimentaire. Le premier levier d’action est l’application, qui met en relation des commerçants de bouche qui ont des invendus et des citoyens qui peuvent récupérer ces invendus, en fin de journée, à petit prix. Géolocalisés sur l’application, les utilisateurs repèrent les commerçants partenaires autour d’eux, commandent un "panier surprise" composé des invendus du jour, payent en ligne et se présentent sur place aux heures de collecte indiquées afin de récupérer leurs denrées. Tout le monde y gagne : le commerçant dégage un petit revenu tout en bénéficiant de la visibilité de l’application, le consommateur a accès à de bons produits à prix doux, et c’est bon pour la planète, surtout lorsque l’on sait que le gaspillage alimentaire est responsable de 10 % des émissions de CO2 mondiales. Aujourd’hui encore, 40 % de la nourriture produite à l’échelle mondiale termine à la poubelle. Une hérésie.

À l’heure où l’inflation combinée à la crise climatique nous appelle à trouver un nouveau modèle de sobriété, la solution de Too Good to Go n’a jamais semblée aussi actuelle

Boum

En six ans, Too Good to Go s’est imposée comme une solution incontournable, présente dans quinze pays d’Europe ainsi qu’aux États-Unis et au Canada, réunissant plus de 100 000 commerçants et 52 millions d’utilisateurs, dont 13 millions en France. Résultat: plus de 115 millions de repas sauvés. Pour bâtir sur cette dynamique, l’entreprise a procédé dernièrement à sa première acquisition: la retail tech Coda Bene, qui a lancé la plateforme FoodMemo, un logiciel pour une gestion digitalisée des dates de péremption afin de réduire les invendus alimentaires en magasin, tout en optimisant la marge des distributeurs. "Cela nous permet de compléter notre expertise et nos solutions auprès de la grande distribution, pour aller au-delà de l’application et réduire le gaspillage alimentaire en magasin de manière encore plus poussée. Au programme : encore plus d’anti gaspi !", se réjouit Lucie Basch qui voit dans ce nouveau segment un fort vecteur de développement et d’impact pour l’entreprise.

Good business

À l’heure où l’inflation combinée à la crise climatique nous appelle à trouver un nouveau modèle de sobriété, la solution de Too Good to Go n’a jamais semblée aussi actuelle. "La lutte contre le gaspillage alimentaire est un enjeu écologique, mais également économique et social! C’est pourquoi, depuis 2021, nous sommes partenaires des Banques alimentaires", abonde Lucie Basch qui milite plus largement pour un changement de paradigme économique : "Je rêve d’un monde où une entreprise serait un carton parce qu’elle a un impact positif sur la société et pas uniquement par sa valorisation financière", confiait-elle récemment sur France Inter. Avec Too Good to Go, Lucie Basch ne fait pas que rêver.

Antoine Morlighem

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