La branche hexagonale du groupe nippon a mis en place une solution de paiement, baptisée Club R Pay. L’occasion pour elle de se démarquer dans un marché des market places de plus en plus concurrentiel.

Alors que les market places se multiplient, les acteurs du secteur doivent rivaliser de bonnes idées pour se démarquer et rester dans la course. C’est ainsi qu’en décembre Rakuten France annonçait le lancement de son Club R Pay, une solution de paiement connectée à un système de cash back (remboursement partiel à la suite d’un achat ou d’une vente). Une première dans l’univers des plateformes de marchés qui a pour objectif de fidéliser davantage ses clients et vendeurs partenaires.

Une nécessité à l’heure où l’e-commerce poursuit sa croissance et où la concurrence fait rage. Selon les chiffres publiés par la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), le chiffre d’affaires du commerce en ligne au deuxième trimestre en France atteint 35,7 milliards d’euros, pour un panier moyen en progression de 7,2 % sur un an à 67 euros. En tout, 14 000 sites marchands ont été créés en un an et des succès, comme celui de la licorne Mirakl qui conçoit des market places partout dans le monde pour des commerçants, ne se démentent pas. D’où l’importance de tirer son épingle du jeu.

Un système gagnant-gagnant 

Pour ce faire, la branche française de la société nippone Rakuten a développé en partenariat avec Mastercard un service de paiement qui permet à ses 12 millions de membres de son programme de fidélité d’acheter sur son site et ceux de ses 2 000 partenaires grâce à cette nouvelle carte virtuelle. Le tout en étant récompensé de sa fidélité. "Nous avons développé ce système de paiement universel, qui vient en surcouche des sites marchands partenaires, explique Fabien Versavau, PDG de Rakuten France. L’utilisation est très simple, très intuitive, ce qui va être très intéressant pour les commerçants qui font face en moyenne à trois abandons de paniers pour quatre paniers remplis."

"Les commerçants font face en moyenne à trois abandons de paniers pour quatre paniers remplis"

Ce système – regardé de près par le reste du groupe – pourrait être implanter dans d’autres pays, notamment européens, et devrait être enrichi au fil des mois. Pour continuer à se différencier, Rakuten rappelle que l’entreprise ne touche de commission que lorsqu’un client effectue un achat. "Si un membre visite le site d’un de nos partenaires commerçants mais n’achète pas, le commerçant n’est pas facturé", précise Fabien Versavau.

La seconde main prisée 

Ce qui peut paraître normal ? A priori oui, mais cela n’est pas forcément l’usage. "Aujourd’hui, les commerçants font face à une inflation des prix, notamment sur la partie marketing. Avec notre système, ils maîtrisent leurs coûts." Sous-entendu, la méthode se différencie de celle des Gafa, rémunérés aux clics de clients. Rakuten souligne également sa différence puisque le groupe se considère comme une "galerie marchande" virtuelle et ne risque donc pas le conflit d’intérêts en vendant à la fois ses propres produits et ceux d’autres boutiques.

Outre le fait que le Black Friday et la période des achats de Noël cette année aient été de bons crus pour les sites de commerce en ligne, Rakuten note la croissance du marché de la seconde main, que ce soit à travers des produits reconditionnés, des produits d’occasion vendus par des particuliers ou des entreprises. "Chaque année, nous voyons cette part d’achats de seconde main augmenter mais cela a été renforcé à Noël probablement à cause des arbitrages budgétaires qu’ont dû faire les particuliers, pour des raisons de consommation durable mais également parce qu’une partie des produits ne sont plus en stock." Reste à savoir si la tendance perdurera l’année prochaine.

Olivia Vignaud