Quand l’ancien DGA et DRH d’Orange, auteur du rapport à l’origine du droit à la déconnexion, s’associe à deux grands noms que sont Havas et Siaci Saint Honoré pour créer un cabinet de conseil en RH et transformation, ça attire l’attention du marché. Et confirme combien les sujets de capital humain sont plus que jamais perçus comme stratégiques.

« Je crois les transformations possibles et j’ai envie de contribuer au changement » annonce simplement Bruno Mettling. Le cabinet, qui verra officiellement le jour le 1er novembre, est baptisé Topics. En préparation depuis le mois de mai, l’offre portera sur trois champs : « Transformation numérique, mobilisation du capital humain et modernisation du dialogue social. »

Travail de synthèse

Les trois – vastes – pans du conseil RH couverts par Topics résonnent un peu comme la synthèse des expériences passées de Bruno Mettling : la transformation en trois ans de l’ensemble des Caisses d’Épargne, le pilotage du rapprochement entre ces dernières et la Banque Populaire et pour finir, la délicate mission de remettre sur pied les ressources humaines d’Orange après le cataclysme des vagues de suicides.

La transformation digitale, c’était une évidence. Bruno Mettling est l’auteur du rapport intitulé « Transformation numérique et vie au travail », remis en 2015 à la ministre du travail Myriam El Khomri. Le travail d’enquête avait mobilisé l’ensemble des partenaires sociaux et inspiré le droit à la déconnexion. Le sujet reste de grande actualité au sein des entreprises pour l’ancien DRH, d’autant que le développement de l’intelligence artificielle s’avère bien plus rapide que prévu. S’y ajouteront donc l’accompagnement du changement, et le dialogue social, « l’alpha et l’oméga de la transformation » pour le dirigeant.

Modèle flexible

Topics devra se démarquer au sein du marché du conseil RH, entre conseils en stratégie, départements « people » des Big Four, et cabinets de niche. Pour Bruno Mettling, la première des différenciations réside dans le modèle même du cabinet. « J’ai voulu un format nouveau, explique-t-il. On ne peut pas plaider l’open company et appliquer un modèle traditionnel. » Pas de structure trop classique ou trop rigide mais un « noyau dur » d’une quinzaine de personnes, ayant tous eu des responsabilités en entreprise et vécu des transformations. Parmi elles figurent de grands noms des RH, comme celui de Pierre Beretti, l’ancien président d’Altedia. Dans l’écosystème de Topics sont appelées à s’agréger petites structures et start-up. Une dizaine sur le sujet de la gestion des compétences notamment, ou de l’engagement des collaborateurs. De la flexibilité et de la souplesse donc. Dans l’air du temps.

Marie-Hélène Brissot