Observer les habitudes alimentaires de cinquante casernes de pompiers pendant plus d’un an, tel était le terrain d’étude des chercheurs de l’université de Cornell...

Ces derniers ont analysé le déroulement des repas des brigades et ont ensuite demandé à leurs 400 supérieurs hiérarchiques d’évaluer les missions des équipes. Contrairement aux individus isolés, les collaborateurs qui mangeaient ensemble obtenaient les meilleures appréciations. Conclusion : l’efficacité du groupe est intimement corrélée à la fréquence des déjeuners pris en commun. Pour Kevin Kniffin, en charge de l’enquête, les entreprises ont tout intérêt à activer ce levier de management : « D’un point de vue anthropologique, manger ensemble est une tradition longue, primaire, qui agit comme un puissant lien social, et semble se perpétuer sur les lieux de travail aujourd’hui». Une conviction partagée par Fany Péchiodat, P-DG de My Little Paris. Chaque étage du siège social abrite une cuisine, et une chef cuistot a même été embauchée à temps plein. « C’est un moment de partage, le nombre d’idées qui y émergent vaut bien l’investissement qu’on y a mis». Entre collaboration et performance, le repas entre collègues multiplie les vertus. Mais les Français ont encore du pain sur la planche… Ils sont 49 % à préférer déjeuner en famille, entre amis, ou seuls.