Depuis plus de huit ans, Pierre-Marie Argouarc’h œuvre activement pour conduire le changement à la Française des jeux, une entreprise en profonde mutation. Passionné, ce DRH a à cœur de développer l’excellence professionnelle.

Décideurs. Vous êtes directeur des relations humaines et de la transformation, pourquoi avoir choisi de vous appeler ainsi??

 

Pierre-Marie Argouarc’h. Ce titre m’est venu comme une évidence, je ne gère pas des ressources mais des talents, le terme ressource a probablement dû être inventé par un homme de finances, pas par un DRH?! Pour la petite histoire, nous avions créé une cellule dédiée à l’accompagnement du changement. La petite équipe initialement prévue a grandi jusqu’à devenir la direction de la transformation et j’ai profité de ce succès pour changer mon titre.

 

L’accélération digitale est au cœur de la stratégie de la FDJ pour 2020. Au niveau RH, comment cela se traduit-il?? Avez-vous mis en place une stratégie de recrutement pour accompagner cette accélération??

 

L’arrivée de notre nouvelle présidente Stéphane Pallez booste en effet notre transformation numérique. S’agissant du recrutement, nous développons notre stratégie sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur Linkedin. On s’aperçoit de plus en plus que les candidats consultent le profil de leurs futurs managers. Il est donc important d’avoir une marque employeur forte et largement diffusée. Nous appliquons ce que nous appelons « la symétrie des attentions », c’est-à-dire que l’expérience client est aussi importante pour nous que l’expérience collaborateur. Nous devons mettre à disposition des collaborateurs de la FDJ tous les outils dont ils ont besoin pour travailler efficacement. Nous avons un projet dédié, appelé « Num In » pour numérique interne. Par exemple, chacun sera doté d’un smartphone d’ici à la fin de l’année avec un accès à plusieurs applications permettant notamment de gérer ses congés, accéder à son bulletin de salaire ou consulter les offres d’emploi…

 

Marque employeur?: comment êtes-vous devenu « employeur de référence » ? Quels sont vos axes de développement pour le rester??

 

L’avenir de la marque employeur réside dans la cohérence entre le discours de toutes les parties prenantes de l’entreprise?: clients, collaborateurs et membres du comité exécutif d’une entreprise. Il ne doit pas y avoir de dichotomie. Pour y parvenir, il faut travailler sur la transparence des actions et de la stratégie de l’entreprise et ne pas hésiter à communiquer par le biais des réseaux sociaux. À la FDJ, nous avons même un réseau social interne qui permet au collaborateur de s’exprimer librement sur des sujets d’ordre professionnel ou personnel. Plus vous faites confiance à votre collaborateur, plus il vous renvoie le sens des responsabilités. C’est cette philosophie qui a permis à la FDJ de devenir un employeur de référence. Nous misons encore une fois sur la digitalisation afin de garder notre place et travaillons en ce moment sur un accord avec nos partenaires sociaux?: « Mieux vivre et travailler ensemble à l’ère du numérique ». Cet accord comprend plusieurs volets, notamment la négociation du droit à la déconnexion, la création de jours solidaires avec la possibilité d’offrir ses jours de congé à un collègue en ayant besoin, le développement de la posture de coach pour nos managers ou encore la mise en place d’un dialogue social connecté.

 

Dans votre rapport annuel, vous parlez de nouvelles façons de travailler, de quoi s’agit-il??

 

Aujourd’hui plus que jamais, la différence se fait par le mode collaboratif, c’est-à-dire un mode de travail souple, qui évolue dans l’espace et dans le temps. Pour cela, nous avons créé un lieu nommé Asap (de l’anglais as soon as possible). C’est un espace un peu original de créativité où se déroulent des ateliers de coconstruction?; ça décoiffe un peu?! Pour créer, le cerveau humain a besoin de rupture et c’est ce que nous avons voulu permettre dans cet endroit. Il ne ressemble pas à un bureau traditionnel, c’est un moment d’oxygénation qui permet de développer l’intelligence collective. La nouvelle façon de travailler doit être modulaire, les lieux et temps de travail doivent s’adapter aux projets de l’entreprise. 

 

Propos recueillis par Roxane Croisier