« La formation professionnelle dépend des priorités du pays : en Allemagne, c'est la société qui prime, en France, c'est la politique, et au Royaume-Uni, c'est l'économie », selon Wolf-Dietrich Greinert, professeur de pédagogie professionnelle. D'ailleurs, 80 % des salariés anglais sont satisfaits des solutions de formation proposées par leur entreprise. Quel est donc leur secret ?

Dans un pays, pas si lointain, les employeurs adoptent une attitude volontariste quant au développement de compétences de leurs salariés. Un pays où les professionnels RH créent de nouveaux « paysages d’apprentissage », assument un rôle de conseil et s’efforcent d’évaluer le ROE plus que le ROI. Ce territoire, c’est l’Angleterre. Un pays où 56 % des actifs ont eu accès à une formation, alors que ce taux atteint difficilement 36 % en France. Pas étonnant que les Britanniques soient les plus satisfaits, parmi leurs voisins, de la politique de formation de leur entreprise. L’Allemagne et l’Italie sont, au contraire, les cowboys au chapeau noir. La contribution à la formation des DRH italiens se limite, pour 50 %, à la gestion des programmes, mais le constat actuel pourrait se voir bouleversé. La priorité, pour la moitié d’entre eux, est de propulser la formation comme un axe stratégique de leur développement. Une fois n’est pas coutume, la tendance européenne n’est pas suivie par les Germaniques qui s’engagent peu dans le suivi de leurs collaborateurs : moins de 20 % des acquis sont évalués à la sortie d’une session. La France, fervent défenseur d’une formation négociée avec les partenaires sociaux, peut se targuer de sa pole position quant à son investissement financier et humain : 91 % des apprenants ont participé à une formation présentielle. Mais l’Hexagone boude les nouveaux modes d’apprentissage : moins de 30 % des salariés ont suivi une formation digitale, un coaching ou du blended learning, alors que ces méthodes avoisinent 50 % dans les pays limitrophes. Au-delà de leurs différences, tous les employeurs européens misent sur les programmes certifiants et s’accordent sur la nécessité de développer les formations numériques, principalement dans un souci de réduction des coûts. Faire plus avec plus moins, telle est la devise commune des entreprises occidentales.

 

Source : Étude Cegos – baromètre formation 2015

 

V. L.