Le spécialiste du travail collaboratif, Wisembly, a présenté les résultats de son troisième baromètre annuel dressé avec l'Ifop. L’occasion de revenir sur un rendez-vous phare du monde de l’entreprise mais de plus en plus « contesté » : la réunion.

 « Les cadres passent autant de temps en réunion qu’en vacances, soit vingt-cinq jours par an en moyenne. » L’accroche du cofondateur de Wisembly, Romain David, interpelle. Selon lui, les cadres perdraient environ dix jours par an à faire des réunions jugées inefficaces. Le baromètre révèle que celles-ci durent en moyenne une heure et vingt minutes. Pourtant, la durée optimale se situerait entre quarante-cinq minutes et une heure, la concentration des participants perdant ensuite en intensité. Les réunions sont aussi trop fréquentes. Tous secteurs confondus, elles seraient au nombre de trois par semaine. C’est dans celui de l'informatique qu’elles sont les plus récurrentes (4,4 réunions par semaine). À l’opposé, celui de l’éducation se concerte moins que les autres avec seulement 2,5 entrevues. Mais plus le niveau de responsabilités est élevé, plus le nombre et la durée des réunions augmentent : un cadre qui gagne plus de 75 000 euros par an en aura deux fois plus que la moyenne. Wisembly relève que plus ces tables rondes sont courtes et peu fréquentes, plus elles sont considérées comme efficaces et productives. Ainsi, « 42 % des cadres considèrent que les réunions sont inefficaces », ajoute Romain David.

 

Révolutionner la réunion

 

Le constat est donc sans appel : il faut modifier les manières traditionnelles de faire des réunions pour améliorer leur productivité. « L’adoption de formats innovants, tels que les stand-up meetings, les logiciels collaboratifs ou encore les vidéoconférences permettent d’insister sur l’aspect ludique et participatif », affirme le cofondateur de Wisembly. L’enjeu est d’autant plus important que l’étude souligne qu’un cadre sur deux rencontre des difficultés à prendre la parole lors de ces rassemblements. Soit par autocensure, soit par timidité ou encore à cause d’une mauvaise répartition de la parole. Cette situation est dommageable pour les entreprises qui pourraient profiter d’un maximum d’avis pour faire les choix les plus justes. Cependant, s’ils sont nombreux à être déçus de leurs réunions, 62 % des cadres interrogés pensent qu’elles restent le moyen privilégié pour prendre des décisions. De quoi largement l’immuniser face aux contestations qu’elle peut susciter.

 

R. T.