Directrice d'Ingeus France, Bénédicte Guesné prend les rênes du Syntec Conseil en évolution professionnelle. Au programme de son mandat : transformation, communication et rayonnement du syndicat sur l'ensemble du territoire. Une feuille de route ambitieuse, à l'image de sa nouvelle présidente.

Décideurs. Vous venez de prendre la direction du Syntec Évolution professionnelle, quels seront les grands défis de votre mandat ?

 

Bénédicte Guesné. Syntec Conseil en évolution professionnelle représente un ensemble d’activités autour des métiers des ressources humaines tels que l’accompagnement des restructurations et des mobilités professionnelles, l’outplacement individuel, les bilans de compétences, le coaching… Le premier défi consiste à réfléchir ensemble aux nouveaux enjeux stratégiques de ces professions pour porter et défendre une vision partagée de nos métiers, faire face aux changements législatifs et économiques, et adapter nos professions à la transformation numérique qui les impacte. C’est cette vision, et c’est mon second cheval de bataille, que nous devons faire rayonner au-delà du Syndicat en renforçant notre communication. Les professionnels de nos métiers méritent d’être plus largement connus auprès des entreprises, des salariés et des partenaires institutionnels, pour dire haut et fort la valeur ajoutée de leurs différentes missions. Je souhaite également accroître la représentativité du Syndicat, notamment grâce à la création de bureaux Syntec en région. Notre action et notre message doivent représenter la diversité des professions et des territoires de nos adhérents.

 

Décideurs. Quels types d’actions envisagez-vous pour accompagner vos adhérents dans la transformation numérique de leurs métiers??

 

B.?G. Un séminaire de travail avec le bureau exécutif va être organisé d’ici à la fin de l’année afin de définir les grandes orientations de travail du Syntec Conseil en évolution professionnelle. Trois commissions dédiées à l’outplacement, à l’accompagnement des restructurations et au coaching travaillent de façon continue sur les sujets d’actualité du Syntec. Elles sont constituées de consultants d’entreprises membres de Syntec Conseil en évolution professionnelle dont l’expertise et les réflexions déboucheront sur des études, des notes d’orientation et des conférences-débats thématiques. C’est l’objet du Syndicat d’être véritablement force de proposition sur tout ce qui touche à nos professions. Par exemple, s'agissant de la transformation numérique, l’objectif sera de déterminer comment les nouveaux formats de e-learning et l’accompagnement à distance pourront être exploités pour renforcer la performance des activités de conseil dans le repositionnement et l’accompagnement des transitions professionnelles.

 

 

«?Les employeurs doivent créer des espaces et des outils d’évaluation en dehors de toute réorganisation?»

 

Décideurs. Les entreprises misent sur la mobilité professionnelle pour manager leurs talents. Quelles sont les clés d'une politique de mobilité réussie??

 

B.?G. Les entreprises gagnent toujours à anticiper leurs besoins en compétences afin de définir des politiques de mobilité performantes. Et ce conseil vaut pour toutes les structures, la GPEC ne devrait pas être l’apanage des grands groupes. Les évolutions réglementaires favorisent cette même démarche d’anticipation. Les dispositifs de mobilité seront d’autant plus efficaces et bien acceptés qu’ils auront été construits en collaboration avec l’ensemble du corps social. Pour donner de la visibilité et sécuriser les parcours des salariés, les employeurs peuvent également créer des espaces et des outils d’évaluation en dehors de toute réorganisation pour favoriser ces anticipations. L'objectif est d'inculquer cette culture de la mobilité pour permettre aux salariés de faire le point et de se poser les questions suivantes?: dans quel métier, dans quel secteur et dans quelle fonction je me projette à terme?? Permettre à tous de prendre du recul pour déterminer ses ambitions fonctionnelles, géographiques et organisationnelles à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise. Nos cabinets accompagnent les entreprises dans cette démarche pour anticiper et partager le changement. Si elles font ce choix, elles optimiseront leurs ressources, fidéliseront et remobiliseront leurs talents, tout en valorisant leur politique RSE.

 

Décideurs. Quelles sont les activités sur lesquelles le Syntec est le plus mobilisé ?

 

B. G. Aujourd’hui, l’accompagnement des entreprises dans la gestion de leurs mobilités internes et externes est une activité importante, et d’autant plus du fait de la conjoncture économique et de la compétition mondiale qui obligent les entreprises à s’adapter en permanence. Mais l’activité de conseil en outplacement bénéficie également d’une prise en considération grandissante de la part des entreprises. Lorsqu’elles se séparent de leurs collaborateurs, elles ont le souci de les outiller pour les aider à rebondir. Cette démarche n’est plus réservée aux cadres supérieurs et s’étend aujourd’hui au management intermédiaire. Quant aux activités de coaching, elles méritent de faire l’objet d’une stratégie de communication afin de donner un cadre à cette profession trop souvent détournée, bien que porteuse d’un vrai potentiel de performance pour la gestion des talents. Nous travaillons à élaborer les codes déontologiques des métiers représentés par le Syntec Conseil en Évolution professionnelle. Chaque adhérent qui s’engage à respecter ce cadre bénéficie d’un label et rassure ses partenaires, ses clients, les salariés et IRP sur son professionnalisme. Enfin nous éditons des baromètres mensuels sur l’actualité et les tendances de la profession. Au Syntec nos adhérents rentrent dans une instance de partage, de débat, ils sont conseillés et tirent parti des bonnes pratiques et d’une confrontation à la concurrence. Ce dynamisme, c’est notre engagement. 

 

Propos recueillis par Alexandra Cauchard