En phase avec la mondialisation, les conseils d’administration des sociétés cotées françaises s’ouvrent aux étrangers. À petits pas.
À l’heure où les entreprises du CAC 40 réalisent 70 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger¹, il serait temps que leur conseil d’administration s’internationalise. Publiée par EY², l’édition 2014 des pratiques de gouvernance des sociétés cotées françaises souligne « l’ouverture des conseils à de nouveaux profils, notamment vers les pays émergents, en cohérence avec les zones d’activité et de développement des groupes ».

Américains et Britanniques très présents
En 2014, les groupes du CAC 40 comptent ainsi 30 % d’administrateurs étrangers, contre 23 % deux ans plus tôt. Alors qu’une part croissante de l’activité de ces entreprises est générée dans les pays émergents, « ces administrateurs sont très majoritairement de nationalité anglo-saxonne », relève l’édition 2013 de l’étude. Jeong Kim est par exemple le seul administrateur de Schneider Electric originaire d'Asie, alors que 27 % du chiffre d'affaires de l'entreprise est réalisé dans cette région. À noter que moins de 10 % des salariés du groupe sont basés en France. Certaines sociétés du CAC 40, comme Kering et Publicis, ne comptent aucun administrateur originaire des pays émergents, tandis que plus de 90 % de leur personnel est employé à l’étranger.

Les administrateurs étrangers sont cependant mieux représentés en France qu’au Royaume-Uni, en Italie ou en Allemagne. Le nombre d’étrangers dans les conseils d’administration des premières sociétés de ces trois pays représente respectivement 27 %, 12 % et 8 % des membres. En France, ce sont les sociétés de taille intermédiaire qui sont à la traîne avec seulement 12 % d’administrateurs étrangers, un chiffre constant depuis 2012.

Juliette Boulay

¹Enquête menée en 2013 par Les Échos en partenariat avec le cabinet Ricol Lasteyrie
²Publiée par EY en partenariat avec Labrador Conseil.